
Marché des céréales
Le manque de perspective à l’exportation pèse sur les cours
Blé tendre
La baisse des perspectives d’exportation continue de peser sur le marché du blé français. Les cours poursuivent leur glissade. Le marché à terme perd 3,25 €/t cette semaine et la prime compense d’à peine 1 €/t selon les parités. L’Euro au plus haut depuis 3 ans handicape la compétitivité de l’origine européenne. Et les statistiques publiées cette semaine confirment toutes des estimations à la baisse. L’USDA diminue de 1 MT ses prévisions d’exportation de l’Union Européenne passant ainsi de 28,5 Mt à
27 Mt (27,3Mt en 2016 et 34,7 Mt en 2015). Le CIC baisse également d’1 Mt à 25 Mt pour cette campagne (contre 26,4 en 2016 et 33,8 Mt en 2015). L’analyste privé Stratégie Grains, qui tablait déjà sur des perspectives assez pessimistes, revoit également ses prévisions en repli de 750 kt, soit un total de 21,6 Mt (24,1 en R16 et 31,8 en 15/16), dont 8,8 Mt au départ de la France (-300 kt).La prévision de FranceAgriMer apparait dans ce contexte de plus en plus décalée des autres sources.
Le Conseil International réajuste ses estimations de production de blé à la hausse, notamment en raison de rendement finalement plus favorable que ce qui était attendu en Argentine et en Australie. Si quelques difficultés de qualité (taux de protéine un peu faible) sont relevées en Argentine, il faut s’attendre à une compétition vive avec ce pays sur les mois à venir. La baisse annoncée des taxes à l’exportation en Argentine ne sera qu’un avantage supplémentaire pour une origine déjà agressive !
Maïs
L’USDA a maintenu ses prévisions de production de maïs inchangées pour l’Argentine et le Brésil. Malgré un ajustement à la hausse de la production des Etats-Unis (+670 kt) et des stocks de report mondiaux légèrement augmentés (+2,5 Mt), les cours se sont quelque peu repris sur le marché de Chicago cette semaine. Les conditions climatiques adverses en Amérique du Sud, qui rendent à ce jour très incertaines les prévisions de production, et des positions financières exagérément vendeuses sur le marché de Chicago ont permis à la bourse américaine de s’afficher en vert. Ceci étant, et fort logiquement, le marché européen ne suit pas le mouvement. N’oublions pas que, même avec un léger mieux, le cours du maïs sur le marché à terme de Chicago se situe autour des 110 €/t … soit une bonne quarantaine d’euros en dessous du marché à terme européen. Cet écart de prix avec le marché américain, qui reflète les prix mondiaux, explique le flux des importations dans l’Union Européenne. L’euro fort d’un côté et la baisse de la Hryvnia ukrainienne de l’autre continuent également à renforcer l’attractivité des grains importés comme le montre encore les entrées conséquentes cette semaine dans les ports européens (671 kt), pour un total de 8,6 Mt. Face à ce contexte européen qui s’alourdit, les stocks non vendus tant chez les collecteurs que chez les producteurs inquiètent et pèsent sur les cours qui baissent partout en France.
Orge
Toujours portée par une bonne demande des Pays-Tiers, l’orge se distingue du marasme ambiant et les prix en rapproché, en rendu portuaire parviennent même à s’inscrire en hausse. L’Arabie Saoudite a conclu 1 Mt le week-end dernier, et il semble probable que de l’orge française sera retenue pour honorer en partie cette affaire. Autre point positif, des bateaux continuent à charger pour différentes destinations (Maroc, Tunisie, Jordanie notamment).