Marché des céréales
Embellie sur le marché des céréales
Blé
En cette fin d’année, les cours repartent à la hausse sur les marchés à termes des céréales, aux Etats-Unis comme en Europe. Le cours du blé tendre sur le marché à terme d’Euronext a atteint au plus haut 208 €/t en cours de séance jeudi 13 décembre et enregistre une hausse de 5,5 €/t en une semaine.
Le réchauffement des relations commerciales entre la Chine et les Etats-Unis, même s’il ne s’agit que d’une trêve, a permis la reprise des affaires entre les deux pays, notamment en soja. Plus globalement, les marchés en retiennent un signal positif pour le climat des affaires.
La hausse des prix du blé meunier au départ de la Russie laisse de plus en plus entrevoir des opportunités pour les blés français et américains pour la deuxième partie de campagne. Un euro plus faible et un fret plus fort constituent des atouts supplémentaires pour l’origine européenne. FranceAgriMer augmente d’ailleurs légèrement ses prévisions d’exportation de blé français à destination des Pays-Tiers et les estime maintenant à 8,8 Mt. Les chargements dans les ports français montrent une bonne dynamique. Au 10 décembre, selon les chiffres des douanes et les relevés des chargements portuaires, la France a déjà expédié près de 4 Mt de blé vers les Pays-Tiers, dont 3,2 Mt vers l’Algérie. Si la prédominance marquée de l’Algérie inquiète parfois, les flux solides vers ce pays auront été un atout indéniable depuis le début de la campagne. Le marché semble bien tabler, comme d'habitude, sur une accélération de l’activité, et une diversification des débouchés sur le second semestre. Ces dernières campagnes (hormis 2016/2017), les chargements réalisés à cette date ont représenté 33 à 35% des exports totaux. Même si chaque année possède sa propre dynamique, la France est habituellement plus présente une fois que la concurrence de l’origine Mer Noire s’essouffle.
Les exportations au départ de la Russie ont amorcé une nette baisse au cours du mois de novembre. Elles se sont établies à 3,3 Mt en novembre, contre 4,4 Mt en octobre et 4,3 Mt en novembre 2017. Depuis le début de la campagne, la Russie a déjà exporté 20,8 Mt de blé, soit 19,5 % de plus que l’an passé. L’USDA a de son côté revu cette semaine ses prévisions d’exportations de la Russie à 36,5 Mt, ce qui laisse perplexe nombre d’opérateurs.
Côté Hémisphère sud, les prix australiens sont totalement déconnectés de ceux des autres origines compte tenu de la baisse drastique de la production du pays (35 à 40 $/t de plus que les prix français). L’Argentine est quant à elle déjà bien présente sur le marché avec de nombreux bateaux en chargement pour l’Algérie. Toutefois, les conditions de récolte et les pluies tardives continuent à alimenter les interrogations sur la part de blé meunier qui sera disponible pour les échanges mondiaux. Ces inquiétudes soutiennent le prix du blé argentin qui se raffermit également cette semaine, mais reste, avec le blé US, très compétitif sur la scène internationale.
L’ensemble de ces éléments se traduit cette semaine par une demande accrue en rendu portuaire. A la fermeté du marché à terme s’ajoute la bonne tenue des primes sur le marché physique.
Orge
FranceAgriMer maintient les prévisions d’exportation de la France vers les Pays-Tiers à 3,1 Mt et vers l’UE à 3,4 Mt. Les utilisations en alimentation animale restent au plus bas, à seulement 1 Mt. Les primes sont quasiment inchangées par rapport à la semaine passée, toujours sans véritable nouvelle demande.
Maïs
Le cours du maïs suit le mouvement mais dans une moindre mesure. Le contrat à terme Janvier 2019 s’apprécie de 3 €/t. Sur le marché physique, en rendu portuaire comme en Fob, les prix ne suivent pas. Le courant d’affaires qui s’était mis en place en remplacement des flux fluviaux de l’Est de la France et du centre de l’Europe à destination des pays du Nord s’essouffle. Par contre, la demande des fabricants d’aliments reste présente, et l’écart de prix qui s'accentue avec le blé tendre devrait continuer à générer de la demande en maïs.