Analyse du marché des céréales
Repli généralisé sur les marchés des grains
Ble
Le rapport USDA sur l’offre et la demande dresse un tableau toujours plus lourd du bilan mondial. L’USDA augmente ses prévisions de production de 1 Mt en Argentine (16 Mt) et de 3 Mt en Australie (35 Mt). Malgré une hausse de la consommation et des échanges le stock de report mondial s’alourdit de 1 Mt. Même si les besoins de l’Inde sont revus à la hausse, les disponibilités supplémentaires de l’Argentine et de l’Australie pèsent sur le marché mondial. Mais c’est surtout l’augmentation de la production mondiale de maïs qui appuie sur les cours mondiaux des grains.
Sur le marché français, pour des livraisons de mars à juin, le cours du blé se replie de 3 à 4€/t selon les parités. C’est en rendu portuaire, où l’activité reste toujours peu dynamique, que la baisse est la plus marquée. Selon les relevés de FranceAgriMer, au 2 mars, la France avait exporté à peine 3,2 Mt vers les Pays-Tiers. Et l’Office public estime maintenant les exportations à 5 Mt, soit un retrait de 60% par rapport à la campagne passée. La baisse des échanges avec nos voisins européens est, elle aussi, préoccupante. De mois en mois, les prévisions sont revues à la baisse, et maintenant, pour la première fois, les exportations vers les Etats Membres de l’UE devraient s’inscrire en dessous des 6 Mt (5,7 Mt). Ainsi, le stock de report de blé devrait s’établir à 2,9 Mt. A noter, la consommation intérieure en alimentation animale s’affiche quasiment au même niveau (5,5Mt) que les échanges européens.
Le choc de l’année 2016 reste bien présent, et tend à ralentir les engagements des agriculteurs et de leurs OS sur la prochaine récolte. Ceci étant, quelques affaires se négocient, notamment en dégagement en portuaire comme pour la période octobre-décembre. Même si les primes sont négatives, les prix proposés aujourd’hui pour la nouvelle récolte s’affichent meilleurs que l’an dernier à la même date. En mars 2016, les prix pour le dégagement, « bonne arrivée de la récolte » étaient à 150 €/t et à 159 € /t pour de l’octobre - décembre en rendu Rouen, soit 10 €/t de moins qu’actuellement. Evidemment, cette année la réalité est bien différente. L’an dernier les disponibilités dans les silos pesaient sur l’inter-campagne. Cette année, ce n’est pas le cas en France, mais à l’échelle mondiale, comme on vient de le voir, la situation est lourde, et pour le moment, les conditions culturales dans l’hémisphère nord ne sont pas particulièrement inquiétantes.
orge
L’orge française parvient à trouver des débouchés. Des bateaux ont été chargés à destination de la Tunisie (51 kt) et de l’Arabie Saoudite (118 kt) dans les ports français ces derniers jours. FranceAgriMer a d’ailleurs revu ses estimations d’exportations vers les Pays-Tiers à 2 Mt. De même, l’alimentation animale parvient à utiliser l’orge et devrait en consommer 500 kt de plus cette année (1,5 Mt). D’ailleurs, des cotations sont maintenant disponibles pour des orges à Pois Spécifiques inférieurs (58 base) à destination des fabricants bretons, mais la décote est sévère. Par contre, nos clients européens préfèrent chercher d’autres origines.
Maïs
Selon l’USDA, la production mondiale de maïs s’établit à 1, 049 milliards de tonnes, soit 9 Mt de plus que lors de sa précédente estimation. C’est surtout au Brésil que la production est attendue en hausse par rapport au mois dernier, à 91,5 Mt. Le contexte mondial impacte peu le marché français qui semble de plus en plus refermé sur lui-même. Comme en blé et en orge, les échanges avec nos voisins sont en net retrait par rapport à l’an passé, à seulement 4,4 MT selon FranceAgriMer. La baisse des expéditions depuis le début de la campagne est très marquée à destination de l’Espagne (-30%) et surtout du Royaume-Uni (-40%) où le maïs polonais nous fait une forte concurrence.