Marché des céréales
Après la brève accalmie, les nouvelles hausses
Ce début de semaine a été plutôt calme sur les marchés, ils ont été marqués principalement par des opérations de prises de profit et de ventes techniques. L’effet fin de campagne est également présent et la demande est en net repli, les couvertures sont finalisées ou en passe de l’être de la part des acheteurs.
A noter que la Commission Européenne met en avant une moindre activité à l’export en blé et en orge par rapport à l’an dernier. La situation est plus lourde qu’attendue notamment pour les qualités fourragères qui sont encore présentes dans les silos.
Mais de nombreux évènements sont venus relancer les marchés à la hausse dès le milieu de semaine.
Sur le marché du blé, une détente a été observée en début de semaine grâce à l’apparition de pluies attendues dans certaines zones de production européenne. Mais les prévisions météorologiques restent plutôt sèches dans de nombreuses zones de production et ont apporté un élément de soutien d’autant plus qu’une nouvelle vague de chaleur est annoncé pour la semaine prochaine.
En France, les conditions de culture du blé tendre perdent 2 points et passent de 91% à 89% de surface jugées comme « bonnes à très bonnes ». Elles restent cependant bien meilleures que l’an dernier où les mêmes surfaces avec cette notation étaient de 79%.
Aux Etats-Unis, les conditions de culture restent problématiques avec seulement 27% des surfaces jugées dans un état « bon à excellent » (contre 48% l’an dernier) et 43% sont jugés dans un état « mauvais à très mauvais » (contre 19% l’an dernier). Ces conditions pourraient s’améliorer dans les prochaines semaines, des pluies sont annoncées dans les jours à venir dans les grandes plaines du Nord.
C’est de l’Inde que sont venues les principales inquiétudes cette semaine. Les conditions caniculaires que rencontre l’Inde et l’impact baissier sur le potentiel de production ont été confirmé cette semaine. Une rumeur a couru concernant un potentiel ban à l’export de la part de l’Inde sur le blé, alors que le pays a récemment fortement augmenté son potentiel d’exportation sur la campagne en cours afin de répondre à la demande engrangée par le conflit en Ukraine. Cette rumeur, rapidement démentie, a tout de même fortement animé les marchés. En effet, il n’en fallait pas plus pour relancer les cours à la hausse dans ce contexte particulièrement tendu où la moindre annonce a un impact direct sur les cours.
Du côté du maïs, les semis progressent en Europe où le temps sec sera à surveiller dans les prochaines semaines.
Il n’en est pas de même aux Etats-Unis. Si les semis se poursuivent, ils accusent un retard conséquent. D’après le rapport de l’USDA du 2 mai, 14% des surfaces sont plantées en maïs au 1er mai par rapport à la sole prévue. L’an dernier à la même date la progression des semis étaient de 42%. Ce retard s’explique par les conditions climatiques humides qui rendent difficiles les travaux dans les champs.
En Amérique du Sud le temps sec se poursuit, ce qui affectera le rendement du maïs au Brésil mais accélérera le battage en Argentine.
Les cours du maïs ont été soutenu cette semaine par la hausse du cours du pétrole, entrainant avec lui celle des biocarburants. La production hebdomadaire progressait aux Etats-Unis à 969 000 barils par jour au 29 avril (+ 6 000 barils par jour par rapport à la semaine précédente) et les stocks cumulés ont de nouveau reculés à 23,887 millions de barils (-78 000 barils).
A noter cette semaine qu’un premier navire chargé de maïs en provenance d’Ukraine (70 000 tonnes) a quitté le 29 avril le port roumain de Constanta sur la mer Noire. Ce navire marque la reprise des exportations de céréales depuis le début de la guerre. Il est important que ces exportations reprennent car l’Ukraine risque très prochainement de subir un problème de stockage de grains avec l’arrivée de la nouvelle récolte. L’agence APK Inform a confirmé que cette question pourrait être problématique compte tenu des stocks finaux 2021/2022 (tous grains confondus, 25,1 millions de tonnes (Mt)), de la baisse de la capacité de stockage en raison du conflit (de 75 Mt à 61 Mt) et des chiffres de la nouvelle récolte de grains (attendue à 55,9Mt). Soit un manque à stocker potentiel de 16,3 Mt.
De manière générale, les cours sont également soutenus par le maintien de la parité de change qui reste favorable aux programmes d'exportation avec une parité euro/dollar autour de 1.05 à son plus bas depuis février 2017.