
Marché des céréales
Céréales : des conditions de cultures favorables
Blé
En Russie, la hausse de la taxe est officiellement entrée en vigueur, à hauteur de 50€/t. Elle est plus contraignante, car était fixée précédemment à 25€/t depuis le 1er février. Le mois de février a donc été un bon mois d’exportation pour le blé russe car les acteurs ont anticipé cette évolution de la taxe. Selon France Export céréales, entre le 1er et le 24 février, 2,6Mt de blé ont été chargées contre 2,2Mt l’an dernier sur la même période. Le mois de mars sera vraisemblablement un mois de repli pour les exportations russes de blé.
La mise en place de taxes à l’exportation modifie les flux d’exportations et cela risque de perdurer sur la prochaine campagne. En effet, à partir du 2 juin, c’est une taxe flottante qui va être mise en place dont l’objectif est d’inciter les agriculteurs à ne plus stocker leurs céréales jusqu’à la campagne suivante.
En France, l’activité est calme, le blé français a perdu de la compétitivité sur la scène internationale. Cette semaine l’activité portuaire demeure assez dynamique avec le chargement des contrats passés il y a quelques semaines : 92,9kt de blé à destination de l’Algérie depuis Rouen et Dunkerque, et 27kt vers le Maroc.
Concernant les estimations de production pour la récolte 2021, des dégâts de gel ont été constatés en Russie, mais pas au-delà de ce qui est habituellement relaté chaque année. De l’autre côté de l’Atlantique, suite à la vague de froid des semaines précédentes, la part de surfaces jugées dans un état bon à très bon a baissé sur le Texas, à 37% contre 40% la semaine passée. Alors que pour l’heure, les blés français sont dans une situation plutôt favorable. Au 1er mars, 88% des surfaces françaises sont jugées dans un état bon à très bon, contre 87% la semaine précédente, et 64% l’an dernier à la même date selon Céré’Obs.
Dans ces conditions, le marché à terme d’Euronext a suivi la baisse de Chicago cette semaine. L’échéance mai perd 3,5€ cette semaine.
Maïs
En maïs également, le marché à terme perd environ 3€ cette semaine (échéance juin). Pourtant les nouvelles outre-Atlantique ne vont pas dans le sens de la détente.
Au Brésil, les semis de maïs safrinha sont réalisés à 39 %, contre à 67 % l’an dernier à la même date. Cela veut donc dire que 60 % du maïs safrinha sera semé après la fenêtre de temps idéale et que ce maïs pourra être sujet à une baisse de rendement car la floraison interviendra à un moment où les pluies seront moins importantes.
En Argentine, c’est la sécheresse qui inquiète les opérateurs quant aux semis.
Le rapport de l’USDA prévu la semaine prochaine sera scruté avec attention. Les analystes de marchés s’attendent à une baisse des stocks de maïs US (environ 30 Mbu), ainsi qu’une baisse de la production en Argentine (-0,5Mt) et au Brésil (-0,7Mt). Le mois dernier, l’USDA n’avait apporté que peu de changements dans son rapport, la production sud-américaine n’avait pas été modifiée, et les stocks US demeuraient bien supérieurs aux attentes. Tout cela ne va pas dans le sens d’une détente sur les prix du maïs.
Comme en blé, l’activité sur les marchés est plutôt calme, les fabricants d’aliments français sont couverts sur la fin de la campagne.
Orges
En orges, les expéditions se poursuivent, avec encore cette semaine des chargements importants à destination de la Chine : 205,556kt depuis Rouen et Dunkerque. Cela étant, l’orge française reste chère face aux autres origines, et pour les fabricants d’aliments, ce qui risque de limiter l’activité pour les prochaines semaines.
Concernant la récolte à venir, les conditions de culture de l’orge d’hiver sont plutôt bonnes (83% des surfaces dans un état bon à très bon selon Céré’Obs) et en orge de printemps, les semis sont effectués à 50% au 1er mars, en avance de 11 jours par rapport à la moyenne des 5 dernières années.