Analyse du marché des céréales
Les marchés à terme s’animent
Ble
Le début de la semaine a été marqué par une forte hausse du marché à terme du blé à Chicago : +8€/t ce mardi 2 mai. En cause, des conditions climatiques inquiétantes pour la production de blé américain avec des gelées et des chutes de neige dans certaines régions, qui ont entraîné des mouvements sur les marchés à terme américains et européens. Finalement, les analystes considèrent toujours des prévisions de rendement au-dessus de la moyenne quinquennale dans ces régions, et le marché a perdu les gains engrangés quelques jours plus tôt. Sur le marché physique français, en rendu portuaire, le blé perd 2€ par rapport à la semaine dernière.
En France, Céré’Obs continue d’estimer à la baisse les prévisions de surfaces jugées bonnes à très bonnes : à 75% au 1er mai contre 78% la semaine précédente. Il faudra attendre le rapport de la semaine prochaine pour savoir si les pluies de ces derniers jours ont eu un effet bénéfique sur les cultures. D’ores et déjà, les pluies ne semblent pas avoir été suffisantes dans la grande partie Est de la France.
En date du 27 avril, le CIC n’a pas modifié sa prévision de production pour le blé français pour la prochaine campagne, à 37,7Mt (29,5Mt en 16/17, et 42,4Mt en 15/16). Il en est de même pour les autres pays de l’Union. Seuls le Canada, l’Argentine et l’Afrique du Nord voient leur estimation de production en légère hausse par rapport aux estimations du mois dernier. Au final la production mondiale est revue en hausse de + 1Mt, à 736Mt.
On charge cette semaine des volumes de blé vers l’Algérie (41kt) mais aussi le Sénégal (38kt). Au niveau européen, les exportations de blé s’affichent à 20,7Mt à ce jour, en retrait de -19%. Pour la France, les statistiques publiées par la Commission Européenne montre une activité un peu plus dynamique ces dernières semaines. Pour autant, la France reste derrière l’Allemagne et la Roumanie (cf. graphe).
Maïs
Sur le marché, l’activité portuaire est toujours aussi atone, le maïs français restant trop cher face à ses concurrents. Vers l’Espagne, les flux sont également faibles, ce pays utilisant préférentiellement le maïs local. Sur le marché intérieur, vers les fabricants d’aliments, des affaires se font avec des prix un peu plus attractifs que sur le portuaire.
Le marché à terme de Chicago a suivi les évolutions du blé, et au final reste inchangé sur une semaine, malgré les conditions climatiques qui ont sévi sur une partie de la Corn Belt. Des pluies accompagnées de températures froides inquiètent les opérateurs.
Les semis de maïs en France sont désormais presque terminés. Au 1er mai, ils étaient réalisés à 84% selon Céré’Obs. La pluie salutaire de ces derniers jours a permis in fine des conditions de semis plutôt favorables dans le Sud-Ouest. Le CIC prévoit une production de maïs français à 15,3Mt pour la récolte 2017 (12,1Mt pour la récolte 2016 et 13,7Mt pour la récolte 2015).
Orge
Les chargements d’orges françaises vers les pays tiers
continuent : Maroc, Lybie et Arabie Saoudite. Selon la Commission Européenne, à ce jour, les exportations d’orges françaises s’élèvent à près de 2Mt.
Les conditions de culture de l’orge d’hiver continuent d’inquiéter les opérateurs. Céré’Obs baisse de nouveau la part des surfaces jugées bonnes à très bonnes, à 68% contre 71% la semaine précédente. Paradoxalement, la Commission Européenne a revu à la hausse sa prévision de production d’orges en Europe.