Marché des céréales
Recul surprise de la surface de maïs aux USA
Maïs
L’USDA, en cette veille de week-end Pascal a surpris le marché en publiant des intentions de surfaces nettement inférieures aux attentes. Selon les données du Ministère de l’Agriculture américain, les surfaces pourraient baisser de plus de 850 000 hectares par rapport à la campagne dernière. Les prix ont fortement progressé sur le marché à termes de Chicago, trente minutes avant la fermeture du marché européen pour 4 jours.
Le contexte de l’offre et la demande mondiale de maïs change peu à peu de visage. D’une abondance de disponibilités compte tenu de stocks mondiaux confortables et de bons niveaux de production à l’échelle mondiale en 2016/2017, la production pourrait s’inscrire à un niveau inférieur à la consommation mondiale pour la deuxième année consécutive. Selon le Conseil Internationale des Céréales, les stocks mondiaux pourraient ainsi reculer de 13% (-40 Mt) à l’issue de la campagne 2018/19. Sachant que les Etats-Unis représentent plus du tiers de la production et des échanges mondiaux de maïs, l’évolution des prévisions de surfaces, des conditions de semis et d’implantation des cultures ne manqueront pas d’impacter significativement les perspectives mondiales et d’alimenter le « weather market » au cours des prochains mois.
D’autant plus que déjà sur cette fin de campagne commerciale 2017/18, les conditions de production en Argentine continuent d’inquiéter le marché. De plus en plus d’opérateurs et analystes privés anticipent maintenant une récolte argentine de l’ordre de 35 Mt soit près de 15 Mt de moins que l’an passé.
Blé
Toujours selon le rapport sur les intentions de semis de l’USDA, contrairement au soja et au maïs, les surfaces de blé devraient progresser fortement aux Etats-Unis. Après des surfaces historiquement faibles, les prix élevés du blé de printemps sur le marché nord-américain cette saison constituent une incitation forte pour les producteurs des plaines du nord des Etats-Unis de revenir à cette culture traditionnelle. Ainsi, la surface totale de blé pourrait atteindre 19 millions d’hectares, soit 3% de plus que l’an passé.
C’est surtout le marché à terme du blé de printemps de Minneapolis qui réagit à la baisse pour le moment, le blé d’hiver suivant la tendance du maïs et du soja à Chicago.
Sur le marché européen, la réaction est mineure et l’ambiance reste à la morosité. L’activité export reste atone, les chiffres de chargements dans les ports européens sont désespérément faibles avec tout juste 125 kt de plus expédiés cette semaine. Au total depuis le début de campagne, l’Europe totalise seulement 18,4 Mt d’exportations contre 23,9 Mt l’an dernier à la même période. Et l’Egypte vient de nouveau de conclure un appel d’offres importants avec 120 kt de blé roumain et 355 kt de blé russe. Sans surprise la France reste absente des fournisseurs de l’Egypte.
Orge
L’Arabie Saoudite a conclu son achat le week-end dernier, non sans difficultés. Il est probable que les fournisseurs devront décalés les chargements, comptant sur les récoltes les plus précoces du bassin de la Mer Noire et de l’Europe de l’ouest pour respecter les engagements de livraison. Depuis, les primes se sont légèrement affaissées sur la fin de campagne, mais peu d’affaires se nouent, tant il semble difficile de trouver de la marchandise.
Concernant la prochaine récolte, les primes continuent à se raffermir légèrement mais là aussi sans nouvelles affaires.
Les conditions de semis pour les orges de printemps commencent à inquiéter quelque peu les opérateurs et les producteurs. Le temps trop humide et les températures trop fraiches pour la saison sont loin d’être idéales.