Marché des céréales
Les perspectives restent haussières pour le prix du blé
Côté climat, les conditions américaines qui annoncent des précipitations dans l’Est de la région des Plaines mais très limitées à l’Ouest ainsi que des températures en dessous des normes saisonnières dans les Dakotas font craindre pour les cultures de printemps. Au Canada également les températures inférieures à la normale menacent les potentiels des cultures, tandis qu’en Europe les conditions restent sèches à l’exception de l’Espagne et des Balkans. L’Ukraine et le Sud de la Russie demeurent sèches et fraiches. En Amérique du Sud les conditions ne sont guère meilleures avec un manque de précipitation en Argentine notamment, tandis qu’en Inde l’extrême chaleur entame également le potentiel de production.
Côté échanges, la semaine a été plutôt calme sur le marché international. La Turquie devrait être présente avec un appel d’offre aujourd’hui tandis que la Jordanie et la Thaïlande ont passé leur tour. C’est pour l’instant le blé indien qui tire son épingle du jeu en termes de compétitivité et le marché rapporte la négociation d’un bateau indien vers l’Egypte (privé) cette semaine. Cependant cette origine ne représente pas une alternative viable au manque créé par l’absence d’offre venant de la région mer Noire car les conditions climatiques extrêmes ont sérieusement entamé le potentiel des cultures de blé et les estimations sont passées à 100-105Mt pour le pays, alors que les besoins domestiques s’élèvent à 107-110Mt.
Aux Etats Unis, notons que l’indice du dollar a atteint son plus haut en 20 ans cette semaine, ce qui diminue l’attractivité du blé américain aux yeux des importateurs, et efface pour l’instant l’origine américaine de la liste des alternatives viables à l’origine mer Noire.
La pression importatrice se reporte donc sur l’Ouest de l’Europe où l’on a vu le marché Euronext atteindre de nouveaux records cette semaine. L’échéance septembre clôturait ainsi à 385€/t hier, son plus haut historique. L’absence de perspective de résolution rapide du conflit entre la Russie et l’Ukraine semble pour l’instant paralyser le marché et les producteurs de l’Ouest européen ont cessé de vendre. Or, la Russie elle-même ne représente plus que 1,5-2Mt d’exportations mensuelles, un volume bien en deçà se ses cadences habituelles.
En Amérique du Sud, outre la faible humidité des sols argentins qui risque d’entraver les semis sensés commencer dans un mois, la diminution de l’utilisation d’engrais dans les sols pourrait également porter préjudice au potentiel des cultures du pays. Aujourd’hui, les volumes commercialisés pour l’ancienne récolte s’élèvent à 18,6Mt vs. 12,1Mt l’année dernière, et dont 16,3Mt sont détenus par les exportateurs vs. 14,4Mt de licences d’exportation. Pour la nouvelle récolte, 2,7Mt ont été commercialisée, 100% sont aux mains des exportateurs qui bénéficient pou l’instant de 7,3Mt de licences d’exportations.