Marché des céréales
Marché attentiste
Blé
Après l’embellie de la semaine passée, le cours du blé américain s’est replié de 4$/t sur le marché à terme de Chicago au cours des cinq dernières séances, et le prix Fob Golf US s’est tassé de près de 6/7 $/T. Malgré des ventes plus importantes que prévues réalisées cette semaine (657 111 tonnes), les exportations de blé sont en retard. Entre une production nationale plus importante que l’an passé et des chargements en retard, les opérateurs anticipent des statistiques baissières sur les stocks en inventaire au 1er septembre.
Autre élément baissier : selon le Conseil International des Céréales, les surfaces de blé tendre sont attendues en hausse pour la campagne 2019/20, et les travaux de semis ont déjà bien démarré dans l’hémisphère nord. Les conditions de semis sont favorables aux Etats-Unis, en Ukraine et en Russie et les travaux progressent vite. Selon le rapport sur les cultures aux États-Unis, les semis de blé d’automne sont réalisés à 28 % (soit une avance de 2 % vis-à-vis de la moyenne des cinq dernières années). En Russie, des pluies sont arrivées à temps au cours du mois de septembre et ont permis la réalisation des semis d’automne dans des conditions correctes et 67 % des surfaces prévisionnelles seraient déjà emblavées. Dans ce pays, la sole de blé d’hiver représente un peu plus de la moitié des surfaces de blé. En Ukraine, le blé d’hiver est nettement plus important et représente en moyenne 90% de la sole nationale. Compte tenu de conditions qui restent sèches, les semis sont moins avancés (environ un tiers des surfaces prévues seraient déjà semées). En Europe, on s’attend à une hausse des surfaces dédiées au blé tendre, mais les conditions sèches perdurent.
Dans le sillage du marché américain, et toujours pénalisé par un manque d’affaires à l’export, le cours du blé sur le marché à terme d’Euronext se repli légèrement. Sur le marché physique les primes baissent également, surtout sur le rapproché où du coup les prix s’effritent de près de 4€/t. Si l’activité est faible sur cette période, il semble que les acteurs misent sur un marché plus dynamique en deuxième partie de campagne. Les primes sur les périodes janvier-juin restent mieux tenues.
Le Conseil International des Céréales, dans son rapport du 27 septembre confirme une production mondiale à 717 Mt, soit une baisse de 41 Mt par rapport à l’an passé. Et la situation chez les principaux exportateurs reste sous tension. La production de la Russie est revue en hausse de 1,5 Mt, et s’établit maintenant à 68,5 Mt, par contre celle de l’Australie est revue en baisse de 1,4 Mt (19,1 Mt). Malgré une production ré-évaluée en hausse pour la Russie, les opérateurs tablent sur une raréfaction des disponibilités russes en deuxième partie de campagne, ajoutée à une production australienne encore incertaine, les incertitudes se concentrent donc sur cette période.
Ceci étant, en attendant, le prix du blé européen reste « perché » et ne parvient pas à accrocher de nouvelles affaires.
Maïs
Le Conseil International des Céréales revoit sa prévision pour la production mondiale de céréales en hausse de 9 Mt depuis le mois dernier, principalement en raison d’une hausse de la production de maïs. Les perspectives d’un rendement exceptionnel aux Etats-Unis permettent de tabler sur une production de 377 Mt (soit +6 Mt par rapport au mois dernier). L’amélioration des conditions en Ukraine pousse le CIC à augmenter son chiffre à 30 Mt (+1,2 Mt). Quant à l’Europe, les chiffres pour la France, la Croatie et la Slovaquie sont inchangés, par contre la récolte roumaine est estimée à 14,5 Mt (soit +2.9 Mt) soit une prévision pour l’UE à 63 Mt, finalement en léger retrait par rapport à l’an dernier (-2 Mt).
Si la production mondiale de maïs est donc attendue en hausse d’une année sur l’autre, celle de blé est en net retrait et quant à l’orge, on s’achemine vers la plus petite récolte mondiale depuis 6 ans. De ce fait, une partie de la consommation animale devrait se reporter sur le maïs. Ainsi, malgré une production mondiale estimée à 1 074 Mt (+27 Mt) les stocks sont attendus en baisse à l’issue de la campagne 2018/19. Et en Europe, malgré des importations attendues à 18 Mt, le stock de report, à 6,4 Mt, s’annonce particulièrement bas.
Dans cette période de récolte et de calage des appréciations sur les niveaux de production, les affaires peinent à se développer.