Analyse du marché des céréales
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Ble
Suite au résultat du premier tour des élections présidentielles françaises, l’euro rebondit. Parallèlement, les cafouillages de Mr Trump sur la position des Etats-Unis dans l’accord de libre- échange nord-américain pénalisent le dollar. La baisse du dollar se traduit par une hausse des matières premières cotées aux Etats-Unis. La hausse de l’euro devrait engendrer mécaniquement une baisse des prix en euros, au moins sur les parités exports pour rester compétitif, mais le prix du blé français réagit dans l’autre sens.
A quelques jours de la clôture de l’échéance Mai 2017 du contrat Euronext, les cours progressent sur le marché à terme. Les cours sur le marché physique sont également en hausse avec une dynamique de chargements portuaires qui reste correcte depuis maintenant plusieurs semaines. A noter d’ailleurs un bateau de blé fourrager à destination de la Corée du Sud.
Pour la nouvelle récolte, compte tenu des conditions climatiques qui prévalent en France actuellement, les affaires sont au point mort et les marchés ne réagissent pas encore. Les acteurs ont conscience que les stocks mondiaux sont conséquents et que les perspectives de production sont confortables pour le moment. Le Conseil International des Céréales prévoit ce jeudi une récolte mondiale à 736 Mt, soit un retrait de 17 Mt par rapport à 2016… rien d’inquiétant en termes de disponibilités mondiales pour le moment.
Ceci étant, des interrogations émergent. Le temps est sec en Europe de l’ouest, mais de la pluie est attendue dans les prochains jours. Aux Etats-Unis, l’excès d’eau dans certaines régions pourrait pénaliser les semis de blé de printemps. Et surtout en Russie et en Ukraine, le manque d’eau persiste et les prévisions restent au beau fixe. Le ministre de l’agriculture russe annonce déjà, sans grande crédibilité toutefois, une baisse de la production de blé de près de 10 Mt pour la récolte prochaine (63,7 Mt au lieu de 73,3 Mt).
Orge
Le prix pour des orges fourragère de PS 62/63 ou 60 mini progressent nettement. Les disponibilités dans cette qualité deviennent rares et la demande est présente pour couvrir des besoins ou des positions sur cette fin de campagne. Les prix en rendu portuaire Rouen et Dunkerque s’apprécient significativement. Les chargements au départ des ports français continuent à montrer une excellente dynamique, avec encore près de 100 kt chargées cette semaine (Maroc, Lybie et Arabie Saoudite) dans les principaux ports français.
Concernant la nouvelle récolte, les affaires sont au point mort. La proportion de culture d’orge d’hiver dont l’état est jugé « Bon à Très Bon » diminue encore cette semaine selon les observations de Cere’Obs, passant de 78% à 71%, comparable maintenant aux relevés de l’année 2014 à la même date. Le froid, le manque d’eau et des phénomènes de toxicité expliquent en grande partie cette situation.
Maïs
Entre baisse de la livre contre l’euro, qui est à son plus bas depuis 3 mois, et les offres concurrentes, les affaires en maïs français à destination du Royaume-Uni sont au point mort. Le courant d’affaires vers l’Espagne et nos autres débouchés habituels européens est toujours au ralenti. Parrallèlement, l’Ukraine a enregistré d’excellents niveaux de chargements au mois de mars (3,1 Mt).
Sur le marché intérieur, on constate quelques intérêts des fabricants d’aliments et de l’amidonnerie, mais avec toujours des offres qui peinent à se préciser.
Les semis ont bien avancé en France et sont maintenant réalisés à 76% (contre 24% l’an dernier) selon Cere’Obs. Les conditions climatiques ne sont par contre guère favorable au développement des cultures. Dans l’est de la France, les jeunes pousses soufrent particulièrement du froid.