Marché des céréales
L’orge en tête
Blé
Malgré un repli de l’euro, dans le sillage du cours du blé sur le marché américain le marché à terme européen baisse à nouveau de 2 €/t cette semaine. Les chargements dans les ports français, à 2,3 Mt au 21 octobre sont plus qu’honorables, toutefois l’activité de ces quatre dernières semaines est peu dynamique et les primes en rendu portuaire sur le rapproché n’ont cessé de fléchir. Le marché reste attentiste et les opérateurs espèrent un regain d’affaires sur la 2eme partie de campagne.
Tous les regards sont de nouveau tournés vers la Russie, éternel concurrent et agitateur du marché. En effet, la hausse des prix sur le marché intérieur russe pourrait bien être le facteur déclencheur d’une décision du gouvernement en faveur du ralentissement des exportations russes.
A la faveur du repli des cours, l’Algérie, la Tunisie et la Jordanie sont revenus aux achats cette semaine et un certain nombre de clients pourraient bien se tourner vers l’Europe et la France en particulier, face à la raréfaction de l’offre russe.
Attention toutefois, la fenêtre pourrait être de courte durée avec l’arrivée des blés de l’hémisphère sud sur le marché à partir de décembre.
Orge
Le cours de l’orge résiste et s’inscrit toujours au-dessus de barre des 200 €/t en rendu Rouen. Ainsi, en rendu portuaire, l’orge fourragère se négocie maintenant à 5€ de plus que le blé meunier. La demande internationale tire le prix à la hausse depuis le début de la campagne. Les fabricants d’aliments sur le marché intérieur ont du mal à aligner leurs prix et réduisent autant que possible leurs utilisations.
Toutefois, pour le moment, à 1,6 Mt depuis le début de la campagne, les chargements au départ des ports européens à destination des Pays-Tiers, sont à peine en ligne avec les expéditions de l’an dernier (- 174 kt). Sans atteindre les volumes exceptionnels de 2015/2016, année où l’UE, forte d’une production de 61,4 Mt s’était distinguée sur la scène internationale avec 10,8 Mt d’exportations, ils pourraient s’accélérer dans les mois à venir. Cette semaine, la Tunisie et la Jordanie étaient aux achats pour respectivement 100 kt et 60 kt, mais rien ne confirme qu’ils aient choisi l’origine européenne.
Le Conseil International des Céréales estime la production européenne à 56,4 Mt et envisage des exportations au départ de l’Europe à 7,8 Mt, soit 2 Mt de plus que l’an passé. Ainsi, l’UE pourrait redevenir le principal fournisseur sur la scène internationale devant l’Australie (6,6 Mt), l’Ukraine (4,5 Mt) et la Russie (4,4 Mt).
Maïs
Le marché américain s’inscrit en baisse cette semaine. Le marché européen suit le mouvement. En France, les cours restent toujours sous pression de la moisson et des importations tant intra-européennes qu’en provenance des Pays-Tiers. Ces dernières atteignent déjà 5 Mt.
Le premier bateau de maïs en provenance probablement de Bulgarie est en cours de déchargement en Bretagne ce qui logiquement appuie sur les prix du maïs français à destination des usines. Ceci étant, le marché intérieur reste plus rémunérateur que l’export.
Pois et Féverole
FranceAgriMer a publié récemment ses prévisions de bilan pour les protéagineux (à retrouver dans notre rubrique Statistiques et Références). Suite à une forte réduction des surfaces dédiées aux protéagineux en France, la production nationale accuse une baisse de l’ordre de 20 % par rapport à l’an dernier, les féveroles enregistrant même un recul de 30 % sur la moyenne quinquennale. L’activité sur le marché n’est guère satisfaisante. Depuis le début de la campagne, l’exportation vers notre débouché traditionnel, l’Inde, est bloquée par la taxation à 50 % des importations de pois jaune. En revanche, on note un regain d’intérêt les pois fourragers de la part des fabricants d’aliments tant nationaux que nord-européens (cotation départ Eure et Loir à 212 €/t), et le marché de la féverole reste ferme en rendu portuaire (cotation rendu Rouen à 280 €/t).