Marché des céréales
Forte volatilité sur les marchés du blé
Les marchés du blé ont été marqués par une forte volatilité cette semaine et c’est d’abord le marché export qui a donné leur orientation aux cours. En début de semaine, les chiffres export en provenance de la région Mer Noire montraient un programme plus avancé qu’à la normale à cette période de l’année. A la mi-avril, la Russie avait ainsi exporté 3,5Mt de blé. L’Ukraine est également en avance sur son programme habituel. Ces chiffres laissent ainsi présager un retrait précoce de l’origine Mer Noire du marché export, ce qui favoriserait d’autres origines. Les marchés ont fortement réagi à cette nouvelle. Sur le marché de Chicago, le contrat mai 2020 a ainsi gagné $12,75cts/bu sur la session de lundi. Ce même jour, le marché Euronext a opéré un bon spectaculaire à l’ouverture, ouvrant avec un écart de €2,75/t par rapport à la session précédente, et gagnant €1,50/t sur la journée. Le marché Euronext est ensuite resté ferme toute la semaine, encore soutenu par l’annonce de l’appel d’offre saoudien de 655kt qui doit se tenir aujourd’hui.
Au niveau européen, la très belle lancée des exportations se maintient. Les pays de l’UE auraient ainsi exporté un total de 26,67Mt de blé, soit une hausse de 61% par rapport à l’année dernière.
Côté climat, les conditions de culture continuent de préoccuper les marchés. La forte sécheresse du Nord de l’Europe et en région Mer Noire a ainsi également contribué à la hausse des cours. France AgriMer a d’ailleurs dégradé les conditions de culture de 3 points cette semaine, passant à 58% « bonnes et très bonnes », contre 79% en 2019.
La crise sanitaire reste cependant le premier des facteurs de volatilité des marchés. En France, l’incertitude liée à la reprise de la demande dans la période post déconfinement est au premier plan des préoccupations des opérateurs. Intercéréales parle ainsi d’une crise des débouchés pour la boulangerie industrielle dont la demande aurait baissé de 40 à 50%, tandis que la boulangerie artisanale aurait perdu 60 à 70% de sa demande. Les marchés devraient rester ainsi suspendus aux signaux d’une reprise à partir du 11 mai et qui devrait donner l’orientation des mois à venir.