
Marché des céréales
Hausse de la production mondiale de maïs
Blé
L’Algérie était aux achats cette semaine pour 550kt de blé, et pour des chargements en janvier. Si l’origine française devrait faire partie de cet achat, il se pourrait bien que l’Argentine se fraye une place également. En effet, l’Argentine est très présente dans les achats de l’Algérie, surtout depuis la campagne 2016/17. Selon France Export Céréales, l’Argentine représentait 9% des importations de blé sur la campagne 2018/19 (552 724t) et la France 85% (5,413Mt). Pour la campagne actuelle, selon les Douanes, la France a exporté 1,323 Mt vers l’Algérie à fin septembre, contre 1,790 Mt l’an dernier à la même date. Il se pourrait que l’Algérie limite ses importations à 4Mt (6,2Mt l’an passé) pour préserver ses devises, ce qui pourrait impacter les exportations françaises vers cette destination. A suivre.
Le marché à terme du blé a gagné 3 € sur l’échéance décembre sur le début de la semaine pour ensuite se replier hier en raison des inquiétudes sur les achats prochains de l’Algérie.
En France, la pluie continue d’impacter les semis, ceux-ci avançant timidement : au 18 novembre, les surfaces emblavées évoluent de 3 points seulement (71% à 74% sur une semaine, contre 97% l’an dernier). Cette situation se retrouve également dans les autres pays de l’Europe de l’ouest. Au Royaume-Uni, il existe même un risque que certaines surfaces prévues ne soient pas ensemencées. En revanche, en Roumanie et en Bulgarie, les conditions météorologiques sont trop sèches. Le CIC table donc sur une baisse des surfaces européennes pour la récolte 2020, à 26,6 Mha (26,9Mha en 2019). En Ukraine également, les surfaces sont estimées en retrait (6,7 Mha contre 7,1 Mha en 2019), mais pour des raisons de manque de pluie. La Russie a quant à elle dépassé ses objectifs de semis (27,9 Mha contre 27,3 Mha). Aux Etats-Unis, malgré la vague de froid de mi-novembre, les surfaces sont prévues à la hausse. Au final, au niveau mondial, les surfaces de blé sont en hausse de +0,3%, à 218 Mha pour la récolte 2020.
Maïs
Au niveau mondial, le CIC a revu à la hausse la production de maïs, à 1,103 milliard de tonnes contre 1, 098 estimé le mois dernier. La récolte serait donc la 3ème la plus importante. Le CIC a augmenté la production russe de +0,9Mt mais aussi la production américaine de +3,2Mt, en raison de rendements meilleurs que prévus selon ce dernier. Pour autant, la production américaine demeure très en deçà des années précédentes (344,7Mt pour 2019/20 contre 366,3 Mt en 2018/19 et 371,1Mt en 2017/18). La semaine dernière, l’USDA révisait à la baisse la production américaine, à 347,01Mt (350,01Mt estimé en octobre). Les estimations du CIC et de l’USDA semblent se rejoindre.
Côté récolte, 76% des surfaces américaines étaient récoltées au 17 novembre contre 89% l’an dernier. C’est la 3ème récolte la plus lente depuis 1981. En France aussi, la récolte avance doucement, les pluies perturbant l’avancée des travaux. Au 18 novembre, 88% des surfaces étaient récoltées (contre 84% la semaine dernière) selon Céré’Obs.
Orge
L’Arabie Saoudite était aux achats cette semaine pour 1,02Mt. Les principales origines (européennes et mer Noire) étaient bien placées, le cours de l’orge français a rebondi sur le début de la semaine.
La Chine a prolongé son enquête anti-dumping contre l’orge australienne de 6 mois, jusqu’au 19 mai 2020. L’enquête devait initialement prendre fin au cours du mois de novembre puisqu’elle a été amorcée il y un an. Sur les 3 premiers mois de la campagne 2019/20, l’orge australienne représentait 18,5% des importations chinoises d’orges (29,1% pour l’orge française). L’orge française pourrait alors bénéficier de ce contexte. Stratégie Grains estimait il y a deux semaines un total d’exportations d’orges vers la Chine d’1,2Mt sur la campagne 2019/20 (contre 0,7Mt en 2018/19). Il faudra voir si l’extension de l’enquête anti-dumping australienne permet d’augmenter cette prévision. Pour le CIC, la demande pour l’alimentation du bétail en Chine reste incertaine en raison de la peste porcine africaine. Ce dernier n’a cependant pas remis en cause ce mois-ci l’estimation d’importations d’orges (5,5Mt pour 2019/20, 5,2 Mt en 2018/19 et 8,7 Mt en 2017/18).