Marché des céréales
Exportations françaises de céréales : après trois mois de campagne, un partiel très positif
La France a bien démarré sa campagne de commercialisation de céréales. Notre pays est même la locomotive de l’Union européenne.
Sur les marchés des céréales, la France semble tirer profit du blocus partiel des exportations agricoles d’Ukraine et de la défiance, à l’égard de la Russie, des pays importateurs de la rive sud de la Méditerranée. Notre pays est un partenaire commercial fiable auprès duquel ses clients sécurisent leur approvisionnement.
Par ailleurs, la faible valeur de l’euro contribue à rendre les céréales françaises compétitives. En septembre dernier, le blé et l’orge ont été vendues plus de 30 % plus chères que l’an passé à la même époque alors que les cours des grains progressaient déjà depuis quelques mois(1).
Les céréales à paille françaises restent néanmoins compétitives à l’égard du maïs vendu sur le marché de Bordeaux. A 347 € en moyenne la tonne en septembre dernier, le prix de la céréale est supérieur de près de 50 % celui en vigueur l’année passée. La France vendra très chères à ses voisins européens les quelques millions de tonnes excédentaires dont elle disposera une fois la récolte achevée. Le niveau de prix très élevé de la céréale compensera son faible rendement.
Au terme des trois premiers mois de campagne, notre pays a exporté 3,7 millions de tonnes (Mt) de blé vers les pays tiers, soit deux fois plus que l’an passé. L’Algérie a déjà acheté 1,06 Mt de blé français. Le Maroc confronté à une sécheresse sans précédent l’hiver passé a importé 1 Mt de blé français alors que ses achats n’excédaient pas 30 000 tonnes l’an passé. Et les 225 000 tonnes de grains vendues à l’Egypte (zéro tonne en 2021) montrent que la céréale française est très compétitive.
Sur le marché de l’orge, la France est victime du retrait de la Chine. L’an passé l’empire du milieu avait acheté en trois mois 1,3 Mt d’orges. Cette année, seule 0,36 Mt a été expédiée. En conséquence, notre pays n’a vendu que 0,92 Mt d’orges depuis le début de la campagne céréalière mais il a conquis de nouveaux marchés en Iran (131 000 t), en Tunisie (58 000t), en Inde (52 000t) ou encore en Israël (57 000 t)…autant de pays qui s’approvisionnaient dans le bassin de la Mer Noire les années passées.
A l’échelle de l’Union européenne, les exportations de céréales sont moins dynamiques durant les trois premiers mois de campagne. 9,4 Mt de blé (- 4 % sur un an) et 2,8 Mt d’orges ont été expédiées depuis les ports européens (- 32 % sur un an).
Les pays européens importateurs de maïs ont anticipé la diminution de la production européenne en en achetant massivement dès le mois de juillet dernier. En trois mois, les achats ont doublé en volume comparés à la même période en 2021-2022 : 7,4 Mt ont été expédiées du Brésil (57,2 %) et d’Ukraine (35,6 %) notamment.
(1) L’ensemble des chiffres mentionnés dans ce papier a été publié par FranceAgriMer.
Les qualités des blés conventionnels et biologiques
La teneur en eau des grains de blé conventionnel à l’entrée des silos de collecte est de 12,0 % en moyenne. Le poids spécifique est de 78,2 kg/hl, soit 0,5 point de plus que la moyenne 2017-2021 et le taux de protéines de 12,4 %.
La teneur en protéines des blés biologiques est de 11,1%.
39 % des lots de grains ont une teneur comprise entre 10,5 % et 11 %, 22 % entre 11 % et 11,5%. Le poids spécifique est de 77,3 kg/hl et la teneur en eau de 12,7%. Enfin, le temps de chute de Hagberd : 92 % des blé au-dessus de 240 secondes.