Marché des céréales
Belle récolte de maïs en perspective
Maïs
La récolte de maïs progresse à grands pas cette semaine en France. Profitant d’un temps exceptionnellement doux et sec et anticipant un retour d’épisodes pluvieux, les producteurs ont accéléré les travaux de récolte. Selon Cere’Obs, au 16 octobre, 56 % des surfaces étaient récoltées, contre 28% la semaine passée, et 37% l’année dernière à la même date. Cette accélération est observée sur l’ensemble du territoire national. Les échos sont bons, voire très bons. Selon certains, le rendement moyen national pourrait frôler le record de 2014. De nombreux opérateurs anticipent une récolte française au moins à 14 Mt (14,2 Mt selon Stratégiegrains), peut-être plus pour les plus optimistes. Cette perception rend les prévisions d’Agreste et de FranceAgriMer publiées la semaine dernières bien pessimistes. Il faut s’attendre à une probable réévaluation au cours des prochains mois.
L’afflux de marchandise pèse sur les prix, notamment en dégagement, qui perdent encore 5 à 6 €/t cette semaine. Les cours s’ajustent tant sur le marché à terme que sur le marché physique pour des livraisons rapprochées.
Au cours actuel, l’origine française est compétitive. Des affaires se nouent à destination des pays du Nord de l’Europe comme de la péninsule ibérique. Il apparait opportun de bénéficier de l’avance de la récolte française avant l’afflux de la récolte de la Mer Noire. Les maïs polonais qui s’étaient positionnés l’an dernier notamment sur le Royaume-Unis et l’Irlande ne sont pas encore disponibles pour le marché. Tandis que les offres de maïs ukrainiens se font plus rares ces derniers jours sur fond d’inquiétudes concernant la récolte. L’USDA a d’ailleurs revu à la baisse sa prévision de production pour ce pays de 500 kt, sans toutefois réduire ses estimations d’exportation (21,5 Mt).
Au regard des disponibilités, la France devrait pouvoir exporter 5 à 5,5 Mt cette année. Dans un contexte de concurrence intra-communautaire et face aux importations en provenance d’Ukraine mais également de diverses origines, il importe de ne pas laisser passer les opportunités.
Orge
Les ventes d’orges de l’Union Européenne sont très dynamiques depuis le mois de septembre. Après les mois d’été où les exportations européennes étaient en berne (-67% à fin août par rapport à l’an passé), celles-ci ont décollé depuis 6 semaines. Elles s’affichent aujourd’hui à 1,5Mt, en hausse +4% par rapport à la campagne 16/17. L’Arabie Saoudite est le premier débouché des orges européennes et représente 43,5% des expéditions réalisées. Les chargements au départ des ports français s’élèvent à 556 kt au 17 octobre. Dans ce contexte dynamique, le cours de l’orge bénéficie d’un bon soutien. Entre le 7 septembre et le 6 octobre, le prix en rendu Rouen a progressé de +10€. S’il a quelque peu baissé ces deux dernières semaines, il s’affiche à 150€ actuellement.
Blé tendre
Le marché évolue guère cette semaine. Les prix sont stables aussi bien sur la scène nationale qu’internationale. Les grands acheteurs des Pays-Tiers continuent leurs achats, bénéficiant des disponibilités et des offres nombreuses des différents concurrents. Le GASC a acheté 165 kt de blé Russe. L’Algérie a concrétisé 660 kt pour livraison janvier. Si une partie de cet appel d’offres devrait être honorée en blé français, il n’est pas impossible qu’une autrepartie le soit en blé argentin. L’activité dans les ports français reste décevante. A mi-octobre, 1,8 Mt de blé ont été expédiées. Au fil des semaines qui passe, la perspective de parvenir à réaliser 10 Mt d’exportation cette année devient de plus en plus difficilement réalisable…