Marché des céréales
Un marché des céréales tiraillé
Le nombre de facteur venant impacter le marché ne cesse de croître.
Si le marché est plutôt résilient et s’habitue tant bien que mal aux effets du conflit en Ukraine et aux annonces qui en découlent, la tension qui en découle entraine de vives réactions au moindre phénomène extérieur.
C’est donc sans surprise que cette semaine les marchés du blé et du maïs sont en hausse. L’inquiétude se porte toujours sur les conditions climatiques. Après le stress hydrique, c’est le stress thermique qui attend les cultures de l’Europe de l’Ouest avec un coup de chaud significatif ces prochains jours, rarement vu à cette période de l’année. De nombreux opérateurs s’entendent à dire que cela n’aura pas d’impact sur le rendement, le mal ayant déjà été fait par le stress hydrique, mais le risque d’échaudage est présent.
Ces inquiétudes sur l’état des cultures ont été en partie compensé par la situation économique mondiale et les craintes d’une récession économique. A cela s’ajoute une demande sur la scène internationale qui est peu dynamique mais caractéristique d’une fin de campagne, d’autant plus sur ces niveaux de prix.
De l’autre côté de l’Atlantique, un temps sec et chaud est apparu sur la Corn Belt abondamment arrosées ces derniers temps. Si ces conditions sont bienvenues dans un premier temps, permettent aux semis de maïs de se développer convenablement, il ne faudrait pas que cela persiste trop. Au risque d’augmenter le risque de sécheresse sur un moment clés du développement du maïs. Ces conditions sont favorables aux semis de maïs terminés à 97% avec 72% des cultures des maïs qui évoluaient dans des conditions « bonnes à excellentes » et aux cultures de blés de printemps qui étaient jugés dans des conditions « bonnes à excellentes » à hauteur de 54% (contre 37% l’an dernier), au 12 juin.
Les conditions de culture du blé d’hiver sont quant à elle bien en dessous compte tenu des conditions climatiques supportées par ces cultures, avec 31% des cultures jugées comme « bonnes à excellentes » contre 48% l’an dernier. Les moissons, qui sont réalisées à hauteur de 10% aux Etats-Unis, montre une baisse de rendement. Pour faire face à ce manque de capacité de stockage il a été évoqué la réalisation de silos temporaires par Joe Biden avec le concours des européens.
En Europe, l’Ukraine débute ses récoltes dans le Sud du pays. D’après les estimations du ministère de l’Agriculture ukrainien, les productions devraient être de 18-20 millions de tonnes (Mt) en blé (33 Mt l’an passé), 5 Mt en orge (9 Mt l’an passé) et 24 Mt en maïs (42,1 Mt l’an passé). A noter la résilience du peuple ukrainien qui auraient réussi à réaliser 99% des semis de culture de printemps malgré l’invasion russe.
Le ministre ukrainien de l’agriculture a annoncé cette semaine que d’après leurs estimations, 2,4 millions d’hectares de céréales d’automne ne pourraient être récoltés en raison de la guerre. Avec le début des moissons, revient sur la table la problématique de stockage. L’Ukraine n’est pas toujours pas en mesure d’exporter convenablement son grain malgré l’établissement de deux routes vers la Roumanie et la Pologne.
En France, les moissons sont lancées avec les premières orges d’hiver qui arrivent. Comme attendu, les rendements sont très hétérogènes suivant les régions et les parcelles. De manière générale, les premiers retours font état de petits grains et faible PS.
Cette semaine la volatilité a été forte sur la parité eurodollar, pour clôturer ce jeudi légèrement au-dessus des 1,05€. Ce qui apporte un regain d’intérêt et de compétitivité à l’origine française sur la scène internationale.