Marché des céréales
Les grèves impactent le marché du blé
Blé
Les cours du blé ont atteint des niveaux historiquement élevés cette semaine.
Du côté des Etats Unis, l’USDA a publié son rapport mensuel le 10 janvier, revoyant les stocks européens de blé à la baisse à 10,8Mt (-1,7Mt) en raison d’une augmentation des prévisions d’exportations pour la campagne en cours (+2Mt). Ces chiffres, ainsi que l’anticipation d’une diminution des exports russes en seconde partie de campagne, ont contribué à la hausse du marché de Chicago du début de semaine.
Mais les causes principales de l’envolée des prix de ce milieu de semaine sont surtout à chercher du côté européen. Le MATIF a en effet rompu la barre des 195€/t mercredi pour atteindre son plus haut en 17 mois. La forte compétitivité du blé français vers les pays tiers en particulier le Maroc et l’Algérie et la demande soutenue de ces pays depuis le début de la campagne soutiennent la prime du blé. FranceAgriMer qui a actualisé ses bilans cette semaine a d’ailleurs augmenté son chiffre d’export pays tiers à 12,4Mt (+200kt par rapport au mois précédent).
A cela s’ajoutent les complications logistiques liées aux grèves. L’effet combiné des grèves SNCF et de l’opération « port mort » des dockers dans sept ports français dont Saint Nazaire, Dunkerque et Rouen, handicapent sérieusement l’acheminement des grains et ralentissent les chargements. Il est question cette semaine de 450kt de tonnage en souffrance dans les ports français. Cela a pour effet de soutenir encore d’avantage le prix FOB rapproché. Certaines ventes effectuées en origines optionnelles auraient déjà été substituées par l’Allemagne ou les ports de la Baltique selon certains opérateurs, et le mouvement pourrait s’accentuer si la situation perdurait.
Maïs
Les rapports USDA du 10 janvier ont soutenu les cours du maïs à Chicago en début de semaine en diminuant les stocks trimestriels de 5% par rapport à l’année dernière et les stocks de report de la campagne en cours de 457kt en raison de l’augmentation de la demande domestique des fabricants d’aliments. Cependant les marchés ont rapidement corrigé ce mouvement à la suite de la signature d’un premier volet de l’accord commercial entre les Etats Unis et la Chine très décevant. En effet cet accord ne prévoit aucun volume garanti d’importation de produits agricoles et stipule clairement que les chinois continueront d’acheter « au prix du marché et selon leurs besoins », autrement dit sans préférence pour l’origine américaine. Hier le marché de Chicago cédait brutalement $12cts/bu pour s’établir à $375,5cts/bu.
Orges
L’augmentation du prix du blé bénéficie à l’orge qui gagne en compétitivité auprès des fabricants d'aliments. Le blé a vu sa part diminuer dans les formulations ces dernières semaines (certains contrats ont même été annulés), au profit de l’orge, puis du maïs. Cela se reflète également dans les chiffres d’exportations vers l’UE : FranceAgriMer a ajusté ses chiffres cette semaine, augmentant les exportations d’orge à 3,8Mt (+170kt), compensant la diminution des exports de blé (8,2Mt, soit -160kt).