Analyse du marché des céréales
Le marché du blé reste ferme
Blé
Même si les cours sur le marché à terme sont en repli ce matin, les prix ont continué à progresser cette semaine. Ainsi, depuis le début du mois, le cours du blé rendu Rouen a gagné 3 €/t pour des livraisons rapprochées et près de 5 €/t pour des livraisons avril-juin. Cette hausse est due essentiellement au manque de disponibilités en blé français dans les qualités requises pour l’exportation et également à l’amélioration des prix du blé russe. Principal concurrent des blés européen et bénéficiant d’une proximité logistique avec les principaux acheteurs mondiaux, le blé russe s’affiche aujourd’hui comme le plus compétitif sur le marché mondial. Soutenu par une hausse du rouble, le prix du blé russe en dollars s’apprécie et apporte ainsi un soutien au blé européen.
Ce mouvement des prix incite les acheteurs à se positionner. Le Maroc a attribué
264 kt de licences d’importation pour des blé européens, l’office public d’achat égyptien, le GASC, vient de lancer un nouvel appel d’offres pour livraison fin mars, la Lybie est aux achats pour 100 kt de blé tendre et 50 kt de blé dur, l’Ethiopie et l’Irak sont également aux affaires.
Dans l’Hexagone, la hausse du prix du blé sur le marché à terme tire dans son sillage le prix du blé fourrager, rendant ainsi l’origine française trop cher par rapport à ses concurrents. Sur le marché nord communautaire, des blés baltes ou danois trouvent preneurs. Ceci étant, face à la hausse des prix, les fabricants d’aliments s’intéressent de plus près aux blés à PS moindre, notamment en Bretagne.
Stratégies Grains publie cette semaine la révision de son bilan de l’offre et de la demande pour l’Union Européenne pour la campagne 2017/18 et anticipe une production de blé tendre en hausse de 8 Mt en Europe, et une production française à 37 Mt. Le regain des prix et la perception d’une offre mondiale qui, pour le moment, devrait rester confortable, incite les opérateurs à engager quelques quantités pour la prochaine récolte.
orge
La hausse du prix du blé tendre et le regain de la demande en portuaire apporte un soutien également au marché de l’orge.
Quelques bateaux se sont probablement négociés au départ des ports français à destination de l’Arabie Saoudite avec un premier bateau actuellement en chargement à La Pallice cette semaine. Ceci étant, les spécifications en PS sont élevées pour cette destination, ce qui pourrait limiter le courant d’affaires.
L’Algérie qui était aux achats cette semaine pour 75 kt, pourrait bien s’approvisionner également en France. La Lybie est également sur les rangs.
Ceci étant, pour une bonne partie des organismes stockeurs français, la problématique reste de trouver un débouché pour les orges à faible PS. Si les fabricants allemands et belges acceptent parfois cette qualité, les hollandais comme les bretons ne se semblent pas intéressés pour le moment.
Maïs
Sur le marché national, les cours du maïs sont inchangés. L’activité en portuaire reste très faible en raison du manque de compétitivité du maïs français à destination des pays voisins. Le manque de marchandises se traduit par un marché atone.