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Hebdo N°07 - Vendredi 17 Février 2017

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Actualités de la filière

Rubriques

Elections 2017


« Comment ouvrir
les champs du possible »


Les échéances électorales de 2017 ; majeures pour notre pays, le sont aussi pour notre mouvement d’entreprises afin de refonder un cadre de développement porteur de croissance et de création de valeurs pour l’agriculture française, les agriculteurs-coopérateurs, les salariés de nos coopératives et nos territoires.
C’est pourquoi Coop de France fait entendre ses propositions auprès des candidats à l’élection présidentielle et des candidats aux élections législatives qui suivront :

  • Quelle stratégie publique pour la compétitivité et l’investissement ?
  • Quelle stratégie publique pour la création de valeur ?
  • Quelle stratégie publique du local au global ?

Coop de France rappelle que les coopératives appartiennent collectivement aux agriculteurs français et sont gouvernées par eux ; elles ne sont donc ni OPEABLES, ni DELOCALISABLES, deux atouts précieux dans l’économie d’aujourd’hui. Alors que l’agriculture française souffre terriblement, les coopératives recèlent de gisements considérables de développement. Dans leur interpellation aux candidats, les responsables des coopératives agricoles soulignent combien ils ont le goût d’entreprendre pour l’avenir des territoires et des générations futures, et sont prêts à prendre des risques pour la réussite de leurs entreprises. Au cœur du projet coopératif, se trouve L’EFFICACITE ECONOMIQUE. C’est pourquoi Coop de France demande à ceux qui auront la responsabilité du pays, un environnement favorable, des stratégies publiques qui accompagnent les coopératives agricoles et les acteurs économiques en général, et non qui nous affaiblissent.

Retrouver notre vidéo d’interpellation des différents candidats et notre quatre pages : « COMMENT OUVRIR LES CHAMPS DU POSSIBLE ».

Cogeca

Prix européen pour l’innovation coopérative

La Cogeca, confédérationdes coopératives agricoles de l’UE, a lancé cette semaine l’édition 2017 du Prix européen pour l’innovation coopérative, afin de promouvoir les bonnes pratiques et les solutions innovantes développées par les coopératives.
Dans une intervention à Bruxelles, Pekka Pesonen, Secrétaire général du Copa-Cogeca, a indiqué : « Les agriculteurs européens et leurs coopératives sont réputés pour leurs denrées alimentaires de qualité et nutritives, conformes aux normes de production et environnementales parmi les plus élevées au monde. Mais pour rester les meilleures, les coopératives agricoles doivent produire plus et mieux, et ce de manière durable. Elles doivent continuer à innover pour répondre aux demandes du marché et des consommateurs, ainsi que pour s’assurer de meilleures recettes issues du marché ».
« C’est pourquoi ce Prix vise à promouvoir les pratiques et les solutions innovantes conçues par les coopératives européennes et à diffuser leurs réalisations. Nous invitons nos coopératives membres à soumettre leurs projets sans attendre », a-t-il ajouté.
La date butoir pour la soumission des candidatures a été fixée au 23 juin et la cérémonie de remise des prix se tiendra le 29 novembre.
Pour de plus amples informations, www.eaci.copa-cogeca.eu

Biodiversité de sols

en cours de restauration lors de leur mise en jachère

 

Des interactions plus fortes entre organismes, un flux plus important de carbone vers le sol

Les recherches ont été menées dans le cadre du programme EcoFINDERS représentant un consortium unique du fait de sa taille (23 partenaires), de la gamme des expertises couvertes (en particulier des types d’organismes pris en compte) et des moyens mis en œuvre (notamment les observatoires de longue durée). Parmi ces dispositifs, l’observatoire situé aux Pays-Bas était dédié à l’effet de la mise en jachère.
Dans cette étude, les chercheurs se sont intéressés à l’évolution de la biodiversité au cours du temps lors du processus de restauration de sols mis en jachère à l’aide d’une chronoséquence s’étalant jusqu’à 31 ans de non culture des sols. Les analyses de biodiversité et d’interactions entre organismes ont été associées à celles de l’incorporation du carbone au sein du réseau trophique du sol en utilisant du dioxyde de carbone
marqué (13C).

Des interactions entre organismes plus nombreuses, un flux de carbone plus important vers le sol

Les chercheurs ont constaté une augmentation des connexions entre groupes d’organismes dans les sols au cours du processus de restauration. Ils ont également observé une progression de la diversité des champignons mycorhiziens à arbuscules (qui établissent des symbioses avec les racines des plantes).
Grâce à des analyses de 13C, ils ont montré que le renforcement des réseaux de connexions entre organismes du sol s’est accompagné d’un transfert accru de carbone vers le sol : dans les sols non cultivés depuis plus longtemps les plantes présentaient moins de carbone provenant de la photosynthèse dans leurs racines alors que les consommateurs, tels que les nématodes et les champignons, contenaient l’essentiel du carbone marqué. Ainsi, les champignons ont incorporé les trois quarts du carbone marqué dans les sols mis en jachère depuis longtemps mais seulement la moitié de celui-ci dans les sols mis en jachère récemment.
Ces modifications n’ont pas été associées à une augmentation de la biomasse fongique mais plutôt à une augmentation de la proportion de groupes microbiens consommateurs de carbone et à une plus grande connexion des organismes entre eux.
L’ensemble de ces résultats montre que le réseau de connexions entre organismes est renforcé avec le temps de mise en jachère du sol et se traduit par une plus grande incorporation du carbone issu des plantes via en particulier les champignons du sol.
Ces résultats innovants ouvrent des perspectives stimulantes pour la gestion durable des sols promouvant le transfert de carbone vers les sols et en phase avec l’objectif d’augmenter annuellement de 4p1000 le stock de carbone des sols. Il apparait ainsi essentiel de mieux connaitre l’écologie des champignons incorporant le carbone dans la chaine trophique du sol et de porter une attention particulière non seulement à la biodiversité des sols mais également aux réseaux d’interactions entre organismes. Les recherches à venir devront en particulier évaluer l’effet de systèmes agroécologiques sur ces champignons et sur ces interactions afin de privilégier les pratiques favorables au stockage du carbone.
Contacts

Premier symposium à Chalons

Carton plein pour la luzerne déshydratée


Avec 450 participants en provenance de 9 pays différents le 1er symposium luzerne organisé à Chalons en Champagne le 8 février a démontré que la filière était désormais résolument et durablement tournée vers l’avenir. La luzerne déshydratée bénéficie en effet d’une conjonction de facteurs favorables entre une forte demande nationale et internationale, de précieux services écosystémiques à l’heure de l’agroécologie et d’un outil industriel en ordre de marche.

De gauche à droite : KHALID  AL-AQUIL, directeur de NADEC Dairy Farm, Eric Masset, président de Coop de France Déshydratation et  ABDULELAH ALFARAJ, professeur d’agronomie à l’université  du roi Faoud à RyadDes atouts largement commentés et attestés par les différents intervenants qui se sont succédés à la tribune à commencer par le Dr Abdulelah Alfaraj professeur d’agronomie à l’université du roi Faoud à Ryad et envoyé spécial du ministère de l’Agriculture Saoudien : « l’Arabie Saoudite aura besoin à terme d’importer 7 millions de tonnes de fourrage dont 50 % de luzerne ». Une conséquence de la décision du Royaume d’interdire l’irrigation des fourrages à compter de 2019 pour préserver ses eaux souterraines. Un besoin confirmé et précisé par Khalid Al-Aquil directeur d’un élevage intégré de 75 000 têtes dont 35 000 vaches laitières à 36 l de production moyenne quotidienne : « nous recherchons de la luzerne de grande qualité car la productivité de nos vaches est directement liée à la qualité nutritionnelle des fourrages ». Les importations actuelles proviennent du Soudan, des Etats-Unis, de l’Espagne et de l’Italie mais la France pourrait bien profiter à l’avenir de cette nouvelle donne.
Les autres témoignages se sont succédés, se confortant les uns les autres tout au long de l’après-midi : « Votre filière se caractérise par l’excellence opérationnelle, la maîtrise énergétique et le savoir-faire commercial » a enchéri Guillaume Lelouvier directeur du marché des industries agroalimentaires au Crédit Agricole Nord Est. « La luzerne peut être une des solutions à la perte de biodiversité » a expliqué Trees Robijns responsable agriculture à Birdlife Europe. « Les légumineuses sont une bonne réponse à nombre de problématiques actuelles : fragilisation de nos systèmes de grandes cultures, gaz à effet de serre, déficit structurel en protéines pour l’alimentation animale, mais aussi nécessaire augmentation des protéines végétales en nutrition humaine » a expliqué quant à elle Marie-Hélène Jeuffroy directrice de recherche à l’Institut National de la Recherche Agronomique.
Et Jean Notat Conseiller Régional Grand Est de résumer ainsi le sentiment général. « Bravo d’avoir tenu bon contre vents et marées ; le temps vous a donné raison ».
Mathieu Chalon  étudiant BTS Une réunion également placée sous le signe de la jeunesse avec l’intervention de Mathieu Chalon étudiant en BTS qui a confié à l’assemblée son optimisme et son enthousiasme pour son futur métier dans lequel la luzerne aura « forcément » sa place. Eric Guillemot directeur de Coop de France Déshydratation a salué la présence de plus de 80 étudiants de la région, futurs agriculteurs et cadres de l’agriculture : « La transmission intergénérationnelle fait partie de l’ADN des coopératives ; n’hésitez pas à vous rapprocher d’elles ».
Eric Masset, Président de Coop de France DéshydratationUn symposium qui a rendu « heureux » Eric Masset Président de Coop de France Déshydratation qui s’est engagé en conclusion de la journée à : « continuer à relever les défis de la compétitivité et de l’excellence ».

L’intégralité de la conférence sera disponible en vidéo et en diaporama sur la chaine youtube luzerne https://www.youtube.com/user/coopdefrancedeshy à la fin février.

FERTIWeb® et FARMSTAR

s’adaptent aux objectifs qualité du blé tendre

Afin de répondre aux enjeux de la qualité du blé tendre dans les filières de production en termes de teneur en protéines du grain, ARVALIS - Institut du végétal a revu la méthode de détermination du besoin unitaire en azote des variétés*. Ce nouveau référentiel, baptisé « bq », est désormais intégré dans FERTIWeb® et peut aussi être valorisé dans FARMSTAR.

Qu’est-ce que les bq ?

Le nouveau référentiel des besoins d’azote du blé tendre, édité par ARVALIS - Institut du Végétal, ou coefficients « bq 11.5% », permet de prendre en compte le besoin unitaire des variétés associant un objectif de rendement et de qualité (Objectif de teneur en protéines dans le grain de 11.5 %). En effet, toutes les variétés n’ont pas les mêmes teneurs en protéines à la dose d’azote correspondant à l’optimum de rendement. Certaines variétés n’atteignent pas une teneur en protéine de 11,5 % et ont besoin d’un complément pour aboutir à la qualité souhaitée. Les coefficients « bq 11.5 % », définis par variétés, permettent désormais de prendre en compte le double objectif rendement et qualité. En l’absence d’objectif de teneur en protéines, un besoin unitaire « b » reste proposé.

Les besoins « bq » intégrés dans FERTIWeb®

L’outil de calcul de la dose totale d’azote FERTIWeb® Technic, créé par ARVALIS - Institut du végétal et AUREA Agrosciences, intègrera ce nouveau référentiel des besoins du blé tendre dès la campagne 2016-2017. Cet outil construit sur des bases agronomiques et indépendantes propose un moteur de calcul de dose d’azote prévisionnelle général pour la France entière, avec des écritures régionalisées (Bretagne, Poitou-Charentes, Lorraine, Sud-Ouest et Champagne-Ardenne). Une des améliorations majeures de cet outil de calcul de dose est une meilleure estimation de la minéralisation des matières organiques (humus, cultures intermédiaires, produits résiduaires organiques, …) selon des scénarios régionaux de jours normalisés médians.

Le nouveau référentiel disponible dans FARMSTAR

Dès la campagne 2016-2017, les parcelles de blés tendres abonnées à FARMSTAR avec un débouché « protéines » recevront un calcul de dose totale d’azote utilisant les nouveaux besoins unitaires prenant en compte le double objectif rendement et qualité, dès lors que la méthode de calcul aura été sélectionnée par l’organisme distributeur. Les préconisations de mise en réserve et d’apport en fin de montaison seront adaptées à ce nouveau référentiel afin d’optimiser la fertilisation azotée pour maximiser les chances d’atteindre l’objectif de
11.5 % de protéine fixé par la filière. Cependant, en matière de teneur en protéines à la récolte, si la gestion de la fertilisation azotée est un des leviers permettant d’aller vers cet objectif, les conditions climatiques subies notamment pendant le remplissage participent d’une façon importante à l’élaboration de la teneur en protéines finale. Les besoins unitaires prenant en compte uniquement un objectif de rendement continueront d’être utilisés pour les parcelles avec un objectif « rendement ».

* Pour en savoir plus sur les nouvelles références sur les besoins unitaires des variétés pour assurer rendement et protéines, ici

Céréales & Innovation

Relever le défi
du changement climatique


Innovation. Tel est le maître-mot rassemblant aujourd’hui une filière céréalière qui doit, et devra plus encore dans le futur, faire face à une intensification des aléas climatiques. Comment anticiper les évolutions du climat ? Comment réagir au mieux face à des événements climatiques imprévus, fortes pluies ou phases de sécheresse intense ? Comment contribuer à la réduction de l’émission des gaz à effet de serre ? Autant de questions sur lesquelles la recherche, et les entreprises de la filière, travaillent aujourd’hui. Méthodes de sélection des variétés innovantes, déploiement de capteurs connectés au cœur des champs, tests de techniques d’irrigation de précision prometteuses... Le secteur céréalier entend bien relever le défi climatique qui lui fait face, en renouvelant ses pratiques. A l’occasion du Salon International de l’Agriculture, Passion Céréales lève le voile sur les fermes du futur où les exploitants prendront les décisions optimales grâce à une connaissance pointue et constamment réactualisée de leur environnement de travail.

Le contexte - Une activité économique majeure fortement climato dépendante

Evoquer la place des céréales en France, c’est convoquer tout à la fois son histoire, son économie, son aménagement du territoire, sa recherche scientifique, sa culture même. L’étendue des champs d’implication du blé, du maïs ou de l’orge montre à quel point le secteur est profondément ancré dans la vie de l’Hexagone et fait partie de l’environnement quotidien des Français. Des Français qui croisent la filière céréalière quand ils observent au printemps la beauté des paysages ruraux, quand ils achètent chaque jour leur baguette ou encore quand ils se penchent sur la balance commerciale de leur pays. Du lever au coucher, les céréales nous accompagnent au quotidien, dans notre alimentation mais aussi dans de nombreux autres produits.
Les chiffres sont là pour le confirmer. 20 % du territoire national est aujourd’hui cultivé en céréales, soit 30 % de la surface agricole. Des terres qui permettent de produire, en moyenne, chaque année, près de 70 millions de tonnes de céréales. La France est, en conséquence un poids lourd au niveau mondial, qui exporte chaque année la moitié des grains qu’elle produit. Le secteur constitue donc un enjeu économique de premier plan avec une filière qui totalise 450.000 emplois, 174.000 emplois dans les champs (270.000 exploitations cultivent des céréales), le reste se répartissant dans les filières amont et aval. Un poids confirmé lorsqu’on se penche sur les données commerciales. En 2015-2016, 6,9 milliards d’euros ont été générés par l’exportation de 35,8 millions de tonnes de céréales.  
L’année 2016 a toutefois porté un coup d’arrêt temporaire à cette belle dynamique. Après une récolte record observée en 2015 (41 millions de tonnes pour le blé tendre), la France agricole a dû faire face à une situation inédite depuis plusieurs décennies. La baisse de la production
(-31,6 % par rapport à 2015 pour le blé tendre d’après Agreste, le service des statistiques du ministère de l’Agriculture), résultat cumulé de la diminution des surfaces et de la chute des rendements, a eu des incidences fortes sur l’ensemble de la filière céréalière, fragilisant la santé économique de nombreuses fermes comme de secteurs économiques entiers et pénalisant notamment les exportations. En cause : une situation météorologique exceptionnelle au printemps, faite de pluies abondantes, d’inondations, d’humidité et d’un faible ensoleillement. Les conséquences ont été catastrophiques pour les champs céréaliers. La croissance des plantes a été directement impactée et le développement de maladies a pénalisé la récolte. Ces événements ont rappelé, si besoin en était, que le changement climatique était d’ores et déjà à l’œuvre et que, s’il se caractérisait par une augmentation des températures moyennes, il impliquait également une plus grande irrégularité climatique et des phénomènes météorologiques de grande intensité. Ce qui suppose que la situation observée au printemps 2016 (au même titre qu’une canicule comme celle de 2003), pourrait se répéter de façon plus fréquente à l’avenir.
Les scientifiques travaillant sur les questions agricoles n’ont pas attendu l’alerte de l’an dernier pour prendre conscience des dangers de l’évolution climatique pour la production française. Cela fait déjà plusieurs années qu’ils ont démontré, par exemple, que « la stagnation des rendements du blé observée depuis le début des années 90 est étroitement liée au dérèglement climatique », comme l’indique Katia Beauchêne, d’ARVALIS-Institut du végétal. Sur le terrain, « on constate l’extension de la zone d’influence d’insectes ravageurs, à la faveur d’une augmentation des températures moyennes, explique Jacques Frandon, de Bioline Agrosciences. La sésamie qui attaque les tiges du maïs progresse par exemple vers des zones plus septentrionales que jusqu’alors. »  
Aussi, tout un pan de la recherche française œuvre aujourd’hui au déploiement de solutions innovantes, de méthodes, de préconisations pour repositionner les pratiques agricoles face à la nouvelle donne climatique ou, tout du moins, permettre aux céréaliers de s’adapter de manière réactive en cas d’aléas soudains.
Les avancées scientifiques obtenues sur les questions génétiques constituent un atout précieux dans ce combat. C’est ainsi que de nouvelles variétés émergent, plus adaptées aux exigences du climat. La maturité de certaines solutions technologiques (capteurs, smartphones...) et de voies de diffusion de l’information innovantes (réseaux bas débit pour objets connectés) offrent également de nouvelles
perspectives prometteuses. L’observation des parcelles progresse ainsi de façon plus précise, grâce à des outils connectés. En découle un pilotage des cultures au plus près de besoins des plantes, grâce à l’expertise agronomique associée à ces nouvelles solutions numériques.
L’innovation intervient à de multiples niveaux. Par exemple dans le secteur du biocontrôle qui privilégie l’intervention des organismes vivants ou des substances naturelles, dans la lutte contre les ravageurs des cultures et les maladies. Pour ce faire, la société Bioline Agrosciences place des œufs de trichogrammes (minuscules guêpes chargées de lutter contre la pyrale du maïs) dans des capsules qu’elle épand par drone. « La pyrale arrive désormais plus tôt, en raison du changement climatique, explique Jacques Frandon, responsable production et développement de l’entreprise. Il faut donc épandre les trichogrammes de manière plus précoce. Or, à cette période, les maïs ne sont pas très hauts et leurs feuilles ne pourront donc pas protéger les capsules tombées au sol d’une exposition trop intensive au soleil, comme cela pouvait être le cas, dans le passé,  lorsque les capsules étaient épandues sur des plants plus développés. »
Bioline Agrosciences  travaille donc aujourd’hui à la mise au point d’un nouveau conditionnement, qui permettra aux trichogrammes ne pas pâtir d’une éventuelle insolation des capsules.
Un dossier complet présente ces innovations qui permettent une meilleure adaptation du monde céréalier aux changements climatiques. Des innovations des plus stratégiques pour l’avenir de la ferme France mais également pour la planète tant la fourniture de matières premières agricoles en quantité et qualité suffisantes apparaît à la croisée des enjeux internationaux qui nous font face (défi alimentaire, stabilité géopolitique, équilibre économique, préservation de l’environnement...). Des innovations que Passion Céréales vous invite à découvrir à l’occasion du Salon International de l’Agriculture. Au cœur de l’Odyssée Végétale, une ferme grandeur nature offrira, cette année encore, une vision du futur des exploitations de grandes cultures. Des exploitations qui, tout en s’adaptant au quotidien aux nouvelles conditions climatiques, n’en oublient pas une autre de leurs ambitions : jouer, par de multiples actions, un rôle actif dans la réduction des émissions de gaz à effet de serre. 

Prix Imagin’Maïs 2016-2017

3 projets récompensés


La filière Maïs (AGPM, FNPSMS, sections maïs du Gnis et de l’UFS*) a lancé en 2016 le prix « Imagin’Maïs » auprès d’étudiants ingénieurs, masters ou doctorants, en vue d’une réflexion prospective sur les rôles possibles du maïs pour répondre à des besoins de la vie quotidienne de manière durable.
Pour cette 1ère édition, quatre établissements d’enseignement et de recherche ont participé : le Centre de Mise en Forme des Matériaux (CEMEF) de l’Ecole des Mines-ParisTech (Sophia Antipolis), l’Université de Technologie de Compiègne (UTC), l’Ecole Supérieure d’Ingénieurs en Matériaux/Développement Durable et Informatique/Electronique (ESIREM) à l’Université de Bourgogne (Dijon) et le cursus Ecole Nationale Supérieure de Chimie de Montpellier (ENSCM) - Montpellier SupAgro.
Le jury était composé de six personnalités de la recherche, de l’industrie, de la propriété intellectuelle, de l’agronomie et de la finance : Président : Daniel Peyraube, Président de l’AGPM et de Maiz’Europ’ • Christian Brevard, membre de l’Académie des Technologies, Président de l’Institut Européen Entreprise et Propriété Industrielle – IEEPI • Jacques Mathieu, Directeur Général de l’Institut du Végétal – ARVALIS • Rémi Bastien, Président de la section maïs de l’Union Française des Semenciers – UFS • Alexandre Biau, Chargé d’études économiques – UNIGRAINS • Yves Belegaud, Président de l‘Union des Syndicats des Industries des Produits Amylacés et de leurs dérivés – USIPA.
Réuni fin janvier 2017, le jury a évalué les 8 dossiers présentés au concours en fonction de trois critères principaux : la créativité de l’idée proposée, la faisabilité de l’application et la durabilité de l’emploi de la ressource végétale. La cérémonie de remise des Prix a eu lieu le 14 février 2017 au siège parisien de Maiz’Europ’ en présence des candidats, de leurs enseignants, des membres du jury et des organisations professionnelles de la filière maïs.

Les trois prix ont été décernés :

  • Prix « Faisabilité » à Marilou Simonnetto de l’Université de Technologie de Compiègne pour son projet « La glace caramel allégée en sucres et en matières grasses »
  • Prix « Innovation » à Lucile Druel et Richard Bardl du CEMEF - MINES ParisTech (Sophia Antipolis) pour leur projet « Matériaux innovants et fonctionnels à base d’amidon : les bio-aérogels »
  • Prix « Durabilité » à Alexe Brugnot, Julien Lacroux, Mathilde Lippi et Marion Torrès de l’ENSCM - Montpellier SupAgro pour leur projet « Cornéo, la fibre autrement ».

Les trois projets gagnants sont récompensés par une dotation de
2 500 € chacun.