Marché des céréales
Nervosité sur le marché du blé
Blé
Emporté dans la tourmente des incertitudes qui planent sur le commerce mondial, le cours du blé sur le marché à terme de Chicago s’inscrit en nette baisse.
A quelques semaines des récoltes dans l’hémisphère nord, et alors que les semis sont bien avancés dans l’hémisphère sud, la perception de l’équilibre de l’offre et de la demande mondiale de blé s’affine. L’USDA a délivré ses dernières prévisions ce mardi 12 juin et baisse son estimation de la production mondiale de 3 Mt par rapport au mois dernier, soit 8,5 Mt de moins que l’an passé (745 Mt). Point notable, la prévision de production pour la Russie est abaissée à 68,5 Mt (-3,5 Mt), celle de l’Union Européenne à 149,4 Mt (-1Mt), celles des autres principaux pays exportateurs sont inchangées. Le stock de report à l’issue de la campagne 2018/19, même s’il baisse par rapport à la campagne 2017/18, reste confortable (35% de la consommation mondiale).
Mais les incertitudes sont toujours de mise à cette période. Dans un contexte où les conditions des cultures sont loin d’être idéales chez les exportateurs, le marché est nerveux, comme s’il pouvait perdre rapidement les 15 €/t gagnés ces deux derniers mois, ou repartir à la hausse.
Dans ce contexte, l’Egypte a conclu son premier appel d’offres pour la campagne 2018/19. Le GASC a acheté 180 kt de blé roumain et 240 kt de blé russe pour livraison 15-25 juillet et donne le ton des prix du marché. Aucune offre de blé français n’a été présentée.
Malgré la baisse de sa récolte, la Russie est bel et bien aux affaires et n’entend pas laisser sa place de leader du marché. Selon l’USDA, elle pourrait tout de même exporter 35 Mt au cours de la campagne 2018/19. La Roumanie démarre également sur les starting blocks. Avec une production de blé attendue à 8 Mt, ses exportations vers les Pays-Tiers pourraient atteindre les 4 Mt selon Stratégie Grains. La concurrence sera, cette année encore, très présente sur le marché export.
Le stock de report français au 30 juin 2018, à 2,6 Mt, n’apparait pas pléthorique. Il cache toutefois de grandes disparités régionales et pourrait bien être modifié si les prévisions d’exportations sont revues à la baisse. FranceAgriMer maintient pour le moment sa prévision d’exportation vers les Pays-Tiers à 8,4 Mt et vers l’Europe à plus de 9 Mt. Les difficultés logistiques pourraient conduire FranceAgriMer à revoir ses données dans ses prochaines publications.
Maïs
Contrairement au blé tendre, le cours du maïs français n’a pas vraiment réussi à se redresser ces dernières semaines.
La production mondiale est attendue en hausse par rapport à l’an dernier, mais elle ne couvre pas la demande mondiale et le stock de report à l’issue de la campagne 2018/19 couvrira à peine 10% de la consommation. Ces éléments seraient de nature à soutenir les prix, mais l’écart entre le marché européen et le marché mondial est trop important. Ainsi, malgré une baisse attendue de la production en Russie et Ukraine, les prix restent sous pression des importations.
Les maïs en provenance des Pays-Tiers continuent d’entrer dans l’Union. Les importations s’élèvent à 427 kt cette semaine, et à 16,4 Mt depuis début juillet 2017.