
Marché des céréales
Céréales : en attendant la trêve des confiseurs
Blé tendre
L’USDA intègre dans son bilan de l’offre et la demande mondiale les derniers ajustements de l’Union Européenne et du Canada et relève ainsi son estimation de la récolte mondiale de 3 Mt, laissant pour le moment inchangé ses prévisions pour l’hémisphère sud. Ces ajustements mineurs n’ont eu guère d’effets sur le marché du blé à Chicago qui avait déjà fortement réagi la semaine passée aux chiffres canadiens.
En France, l’ambiance reste morose. Logiquement FranceAgriMer baisse à nouveau ses prévisions d’exportations vers Pays Tiers de 400 kt. Toutefois, avec seulement 3 Mt de chargements réalisés début décembre, le nouvel objectif à 9,5 Mt parait encore optimiste. Cela veut dire qu’il faudrait charger 6,5 Mt au cours des 6 prochains mois … Point positif, un premier bateau de blé de qualité (12,5% de protéines, 77kg/hl de PS, 170 s de Hagberg,
26% de gluten humide) pour l’Arabie Saoudite devrait arriver prochainement. Deux bateaux pourraient bien avoir été vendus et sont attendus en tout début d’année. «Le potentiel de blé tendre hard vers l’Arabie saoudite représente 300 000 à
400 000 t» pour 2017-2018, a signalé Olivia Le Lamer, adjointe au chef de l’unité grains et sucre. Une vente inédite, liée à la « qualité particulière» de la moisson 2017 et à la «concurrence moindre» du Nord de l’Europe, l’Allemagne subissant une récolte dégradée.
En effet, entre un marché intérieur allemand plus rémunérateur que l’export et des difficultés logistiques suite notamment à la tempête Hanna qui a sévi sur le nord-ouest de l’Europe, l’activité au départ de l’Allemagne et des Pays Baltes est actuellement ralentie. Ainsi, la France s’invite sur le marché de prédilection de ces deux voisins, permettant à l’Europe de rester dans la course sur la scène internationale.
Autre facteur d’optimisme, le fret reste toujours orienté à la hausse, ce qui pourrait être un avantage par rapport à nos concurrents de l’hémisphère sud. Quant à l’euro il s’effrite à nouveau ces derniers jours. Des paramètres qui pourraient peut-être apporter un petit coup de pouce ponctuel dans un tableau qui reste malgré tout bien lourd.
Orge
L’orge française n’est plus compétitive sur la scène internationale. La probabilité de voir la Jordanie ou l’Iran s’approvisionner en orge française lors de leurs prochains achats parait faible. FranceAgriMer diminue d’ailleurs ses prévisions d’exportations vers Pays-Tiers de 300 kt. Le manque de dynamisme des exportations de malt se fait également ressentir ces derniers mois. Ainsi, le stock de report s’alourdit et est maintenant estimé par FranceAgriMer à 1,1 Mt.
Maïs
Le cours du maïs à Chicago poursuit sa baisse et est à son plus bas niveau depuis plus de six mois. Le rapport de l’USDA sur l’offre et la demande mondiale n’a pas apporté d’éléments nouveaux. Les disponibilités mondiales continuent à peser sur les cours. Le ministère de l’agriculture américain reconduit ses prévisions de production pour les principaux producteurs d’Amérique du sud. Pour le moment, les mauvaises conditions climatiques en Argentine n’apparaissent pas suffisamment significatives pour apporter un soutien au marché mondial. Toutefois, l’inquiétude des producteurs face à la sécheresse limite les offres et commence à soutenir les cours sur le marché intérieur.
En France, le cours du maïs cède plus de 2 €/t pour des livraisons décembre-janvier. FranceAgriMer augmente sa prévision de production de 500 kt à 13,2 Mt, mais ce chiffre reste toujours inférieur aux estimations du marché. Rappelons toutefois que le chiffre de récolte de FranceAgriMer ne tient pas compte du maïs humide. Quant au Ministère de l’Agriculture, il confirme un rendement moyen national à 100qx/ha.