Marché des céréales
Le marché américain poursuit sa hausse, les prix en Europe restent stables.
Les conséquences des conditions climatiques américaines sont encore au cœur des préoccupations des opérateurs et animent les variations du marché à termes de Chicago. La révision à la baisse des prévisions de production de maïs aux Etats-Unis par l’USDA a provoqué une remontée des cours sur le CBOT. A contrario, en Europe, les prix des céréales ont peu évolué cette semaine.
Blé
Le marché à terme du blé à Chicago est venu tester un plus haut depuis 5 mois sur l’échéance juillet 2019 à 529 $/bu en raison des conditions climatiques pluvieuses qui affectent toujours les zones de production des blés américains. Alors que la moisson démarre, les blés américains subissent une météo pluvieuse et froide, qui, selon les dernières prévisions risque de perdurer dans les prochains jours. Les inquiétudes concernant la qualité se renforcent. Cet élément haussier vient se confronter à un bilan mondial en blé lourd. Dans son rapport mensuel publié le 11 juin, l'USDA revoit à la hausse ses estimations pour la production mondiale de blé à 781 Mt contre 778 Mt le mois dernier. Cela correspond à près de 50 Mt de production de blé de plus que l'an passé.
En Russie, les conditions météorologiques sont plutôt sèches depuis plusieurs jours. Malgré cela, la production de blé russe, revue à la hausse par l’USDA, est attendue à 78 Mt. Il faudra donc être vigilant aux premières moissons en Russie pour confirmer le potentiel fort attendu. Dans les autres pays de production de la mer noire, les conditions restent bonnes et les perspectives sont prometteuses.
En France, les conditions ont été humides ces derniers jours mais les prévisions annoncent un retour à la normale avec des températures relativement chaudes pour la semaine prochaine. Les opérateurs de marché s’attendent à une production très correcte en blé ce qui n’améliore pas les primes portuaires qui restent négatives pour les 6 premiers mois de campagne. Ainsi, le blé rendu Rouen cote à 173 €/T sur le juillet-août et 175 €/T sur les mois d’octobre à décembre. En toute logique, plus impacté par la concurrence de la Mer Noire, le cours du blé français n’emboîte guère le mouvement haussier du marché américain. Il reste quasiment inchangé cette semaine. La concurrence s’annonce déjà vive sur ce début de campagne comme en témoigne l’appel d’offres finalisé par l’Egypte ces derniers jours. Le GASC a acheté 60 000 t de blé russe et 60 000 t de blé roumain. En cette fin de semaine, le blé russe en 11.5 % de protéine reste très compétitif à 184 $ FOB comparé au blé français à 198.5 $ FOB pour la même qualité.
En cette fin de campagne, l’activité à l’export est calme au départ des ports français avec seulement environ 55 kt de blé chargées. FranceAgriMer a revu à la hausse le stock de report de 140 kt par rapport au mois dernier, soit 2 432 pour la campagne 2018/2019.
Orge
A la veille de la récolte, Agreste publie ses premières prévisions de production d’orge d’hiver. Attendue en hausse de 4,6% la récolte nationale est estimée à 8,5 Mt. Les disponibilités à venir pèsent sur le prix de l’orge pour les premières périodes de livraison de la campagne qui perdent 3 à 4€/t selon les parités.
La pression de la nouvelle moisson est également d’actualité dans les pays du bassin de la mer noire. Les moissons avancent en Ukraine et en Russie et les ports reçoivent déjà des marchandises. Les prix de cette origine s’affichent déjà les plus compétitifs sur le marché international. Pour le moment, l’orge française peine à rivaliser avec la mer noire. Aujourd’hui, l’orge FOB France est environ 20 $ plus cher que le FOB Mer Noire.
La production mondiale d’orge est attendue en hausse de 7 % par rapport à l’an passé à 150,6 Mt selon le Conseil International des Céréales.
L’activité commerciale se termine sur l’ancienne campagne. On note toutefois des chargements soutenus cette semaine dans les ports français avec 69 kt d’orge dont 43 kt vers la Chine.
Maïs
L’information de la semaine est la révision à la baisse de la production de maïs aux USA par l’USDA. La perte de production liée au retard des semis de maïs et des surfaces non semées a été estimée à environ 34 millions de tonnes, soit une production américaine qui est prévue maintenant à 347Mt. Ainsi, les fonds ont racheté une partie de leur position cette semaine. Le cours du maïs sur le marché américain de Chicago s’est apprécié d’environ 22 c/bu sur l’échéance décembre 2019.
Il sera important de suivre l’évolution des surfaces semées et l’état des cultures qui ont été implantées tardivement. La situation étant inédite, il s’avère très difficile d’anticiper l’impact de ces conditions de semis sur le développement ultérieur des cultures, et a fortiori des rendements. Le crop progress publié par l’USDA lundi prochain sera suivi avec attention.
En Amérique du Sud, la production de maïs est conforme aux attentes, voire légèrement meilleures. L’USDA a revu à la hausse la production de l’Argentine à 50 millions de tonnes.
Eu Europe, les productions sont attendues correctes. Les marchés sont calmes et l’Euronext ne suit pas vraiment le mouvement observé sur le marché américain.
En France, les conditions favorisent le bon développement des cultures. L’activité commerciale sur le marché physique est réduite. Les acheteurs anticipent une bonne production sur les principaux bassins tandis que les vendeurs préfèrent s’assurer que les cultures de maïs passent les mois de juin et de juillet dans de bonnes conditions.