Marché des céréales
La glissade du cours du blé se poursuit
Blé tendre
La glissade du cours du blé se poursuit. Le Canada a publié cette semaine une mise à jour de ses estimations de production. La récolte canadienne de blé, à 30Mt, est ainsi augmentée de 3 Mt par rapport à la dernière publication, ajoutant des disponibilités sur la scène internationale. Les chiffres d’exportations au départ des Etats-Unis et de l’Union Européenne, toujours décevants, contribuent à pousser les cours du blé sur leur pente baissière, des deux côtés de l’Atlantique. Américains et européens ne parviennent toujours pas à s’aligner sur les prix de la Mer Noire.
Selon les relevés des chargements portuaires, la Russie pourrait avoir expédié près de 4 Mt de blé au cours du mois de novembre, et l’Ukraine près de 1 Mt. L’analyste IKAR augmente encore ses estimations d’exportation de la Russie et estime qu’elles pourront atteindre 35,3 Mt cette année (le CIC et l’USDA prévoient à ce jour 33 Mt). L’instauration de nouvelles subventions au transport pour permettre d’acheminer plus facilement les grains de l’intérieur du pays vers les zones portuaires pourrait bien rendre ces prévisions réalisables…
L’insolent succès des grains de la Mer Noire sur la scène internationale tétanise toujours les marchés européens et américains. Pourtant, les marchés à termes sont "survendus" :
les opérateurs financiers ont des positions nettes vendeuses sur le marché du blé aux Etats-Unis qu’ils devront tôt ou tard dénouer. Les récoltes en cours en Australie laissent entrevoir de probable déceptions qualitatives. Après un déficit de précipitations tout au long de la campagne qui a pénalisé les rendements, des pluies torrentielles viennent perturber le battage du blé sur l’est du pays. Autre point, les blés d’hiver dans les grandes plaines américaines manquent d’eau. Mais ces petits signaux qui pourraient plaider pour une accalmie ne parviennent pas à émerger.
Orge
Cette semaine apparait bien calme. La Turquie était aux achats pour 87 kt pour des livraisons entre mi-décembre et mi-janvier. Mais La Jordanie a reporté son appel d’offres au 12 décembre et l’Iran attend des offres pour le 17. Côté chargements dans les ports français, l’activité reste modérée avec trois bateaux à destination de la Tunisie, du Maroc et de l’Algérie.
Maïs
Sur le marché de Chicago, le cours du maïs reste orienté à la baisse. Contrairement au soja, la persistance de la sécheresse en Argentine n’apporte pas de réel soutien au marché. Le manque d’eau actuel devrait pénaliser les semis de soja. Ainsi, même si les prévisions à moyen terme annoncent que la sécheresse pourrait durer jusqu’en mars prochain, les marchés intègrent pour le moment le fait que la baisse de surface de soja se traduira par une hausse des semis de maïs.
En Europe, les prévisions sont plus à l’augmentation des disponibilités, ce qui pèse également sur les cours. La commission européenne estime en effet la production de l’UE à 62,2 Mt, soit
4 Mt de plus que le mois dernier. Avec les importations qui se poursuivent toujours à un rythme élevé, le bilan européen s’alourdit.