Marché des céréales
Incertitude russe
BLE
Les prévisions de production des services statistiques canadiens, inférieures de 3 Mt aux estimations de l’USDA, n’ont pas suffi à soutenir le prix du blé sur le marché mondial, toujours influencé par le feuilleton russe. Les rendez-vous entre les exportateurs et les pouvoirs publics russes ont plutôt tendance à éloigner le spectre d’un embargo à court terme, mais l’ambiance reste à une certaine frénésie du côté des opérateurs privés russes !
Le cours du blé français s’inscrit en baisse de 3,5 €/t cette semaine en rendu portuaire. La hausse rapide du prix au cours des mois de juillet et aout, entretenue par une activité importante sur le marché à termes, a placé le prix des blés français nettement au-dessus des autres origines internationales, et notamment du blé russe. Celui-ci est particulièrement agressif sur le marché mondial et remporte l’essentiel des affaires.
S’il apparait difficile de mener la bataille de la compétitivité avec le blé russe à destination de l’Egypte et des principaux acheteurs du bassin méditerranéen, l’espoir de réaliser quelques exportations à destination de l’Arabie Saoudite renaît quelque peu. Après son appel d’offres d’orge, l’Arabie pourrait bien revenir aux affaires pour des blés à teneur en protéines élevée, habituellement fournis par l’Allemagne. Un bateau de blé français est déjà parti vers ce pays début août, au départ de La Pallice. L’an dernier, près de 600 kt ont été vendues vers cette destination grâce à une bonne qualité française et à la moindre présence des blés allemands. Si le blé français pouvait se positionner à nouveau sur ce segment de marché, cela dynamiserait l’activité export somme toute modeste et surtout quasi exclusivement tournée vers l’Algérie pour le moment.
ORGE
Le prix de l’orge fourragère rendu portuaire en France reste au même niveau, voire supérieur, au blé meunier. Selon le dernier rapport du Conseil International des Céréales, la production mondiale s’inscrit en baisse pour la troisième année consécutive et devrait s’établir à 140 Mt. Les échanges devraient se maintenir à 30 Mt, malgré des disponibilités réduites chez les principaux exportateurs. Si c’est essentiellement en Russie et en Ukraine que la production est en retrait, les stocks de départ sont particulièrement réduits au Canada et en Australie. Les stocks de report sont attendus à tout juste 21 Mt, soit le plus bas niveau depuis 23 ans, avec un stock chez les exportateurs en baisse de 33% (à 10 Mt seulement). Les prix actuels reflètent la raréfaction de l’offre face à une demande de l’Arabie Saoudite toujours aussi conséquente. Estimés à 7,8 Mt, les besoins du pays représentent le tiers des échanges mondiaux. Le premier importateur mondial est d’ailleurs aux achats ce vendredi pour 1Mt livraison nov-dec.
MAIS
Le cours du maïs français s’inscrit encore en baisse de quelques euros cette semaine, mais sans réelle activité. La demande est essentiellement intérieure, mais les besoins immédiats sont couverts. Acheteurs comme vendeurs hésitent à marquer des prix sur des périodes plus lointaines. La moisson débute tout juste et il faudra attendre encore quelques semaines pour apprécier plus précisément la quantité et la qualité des marchandises récoltées.