
Marché des céréales
Le blé français compétitif
Blé
Après l’achat de blé français par l’Egypte la semaine passée (180kt), la compétitivité des blés français s’est confirmée ces derniers jours avec l’achat par la Chine d’un volume conséquent de blé français (6 à 12 bateaux). Depuis le début de la campagne, la France a exporté 650kt à la Chine, hors la dernière vente. Pour l’ensemble des pays de l’Union cela porte le total à 902kt de blé vendu à la Chine (contre 130kt l’an dernier à la même date) selon les chiffres de la Commission européenne. A ce jour, la Chine constitue la 4ème destination du blé européen, mais les récents achats devraient permettre à cette dernière de gagner une place, devant l’Egypte.
A fin janvier, le volume de blé français contracté par le GASC s’affiche à 720kt selon France Export Céréales. La Russie arrive comme les années précédentes en tête des origines achetées par l’office égyptien avec près de 3Mt.
A ce jour, environ 6,5Mt de blé français ont été chargées vers les pays tiers, contre 5,8Mt l’an dernier à la même date. Pour l’heure, le blé français est le moins cher du monde, ce qui permet à la dynamique d’exportation de continuer sur sa lancée en dépit des difficultés logistiques liées aux grèves. Pour autant, l’objectif prévu par France AgriMer dans ses bilans d’offre et de demande est fixé à 12,4Mt. La parité €/$ est passée en dessous de 1,1, en raison de la non-destitution du Président Trump et de l’amélioration de la balance commerciale américaine, le plus bas niveau depuis 4 mois. Ceci devrait permettre de continuer d’apporter de la compétitivité des céréales européennes sur le court terme.
L’achat chinois de blé français a entraîné le marché à terme d’Euronext à la hausse, après un début de semaine orienté à la baisse sous l’effet de la crainte d’un ralentissement économique chinois en raison de l’épidémie de coronavirus.
Maïs
Aux Etats-Unis, l’achat de 134kt de maïs américain par la Chine a apporté quelques gains sur le marché de Chicago. Il faudra voir si la reprise des ventes de maïs US se confirme. Pour l’heure, les exportations de maïs continuent d’accuser un très gros retard de l’ordre de 9,5 Mt.
Cette semaine des rumeurs ont circulé quant à une demande chinoise de report de la phase 1 de l’accord USA/Chine. En tout état de cause, il est probable que l’épidémie de coronavirus impacte le programme d’achat chinois prévu dans la phase 1. L’USDA publiera son rapport sur l’offre et la demande ce 11 février, mais dans ce contexte on peut se demander comment l’USDA va traiter la question des exportations américaines et importations chinoises. Le gouvernement américain a spécifié qu’il n'utiliserait aucune information non publique dans le rapport de la semaine prochaine, ce qui sous-entend que les chiffres n’évolueront qu’à la marge, laissant des stocks américains de maïs à un niveau important.
En France, les fabricants d’aliments sont en phase de reformulation de leurs aliments, le blé devenu plus cher a laissé de la place à l’orge et au maïs.
Orge
Les exportations d’orges sont plutôt en berne ces dernières semaines, et la dynamique semble s’essouffler. Même si depuis le début de la campagne, ces derniers s’affichent en hausse de +51% par rapport à la campagne 2018/19 (4,3Mt selon les chiffres de la Commission européenne, cf. graph). En France aussi, les exportations du mois de janvier sont moins importantes. A fin décembre, les stocks d’orges en France sont au plus haut depuis 2009, à 5,25Mt.