600 participants
600 congressistes étaient réunis à Phloème – Les biennales de l’innovation céréalière, les 29 et 30 janvier 2020 à la Cité des sciences de Paris, pour partager les connaissances et favoriser l’émergence de solutions innovantes pour améliorer la multi-performance des systèmes céréaliers. Trois jeunes chercheurs ont été récompensés pour leur thèse prometteuse sur l’étude de la résilience des cultures et des agricultures au changement climatique.
Mixité tournée vers les utilisateurs de la recherche
Deux ans après sa première édition, l’ambition de Phloème– Les biennales de l’innovation céréalière était à nouveau de fournir des informations et des références déjà relativement abouties et proches de l’application sur le terrain. Son originalité était de réunir à la fois les chercheurs, les experts, mais aussi les utilisateurs de la recherche (enseignants, conseillers de développement, entreprises, agriculteurs, ...). Faire intervenir des experts d’horizon différents (Inrae, Universités, Instituts techniques, recherche privée) permet de croiser les compétences. Par cette mixité, l’ambition de Phloème est d’être un lieu de synthèse, permettant de renforcer les liens entre les acteurs de la recherche et leurs utilisateurs pour structurer et porter des projets ambitieux sur des thématiques prioritaires partagées et pour co-construire la céréaliculture de demain.
Trois jeunes chercheurs récompensés
Les organisateurs de Phloème ont valorisé de jeunes chercheurs pour leurs travaux de thèse apportant une innovation remarquable pour la filière céréalière. 13 thèses ont été sélectionnées parmi lesquelles 3 ont été distinguées.
Christian HUYGHE, directeur scientifique agriculture à l’Inrae, a d’abord remis le trophée de la thèse la plus prometteuse, catégorie « Méthodologies innovantes », à Manon DARDONVILLE*, « Evaluation de la résilience de différentes formes d’agriculture face au changement climatique et économiques » dont l’objet est de développer une méthode pour mieux caractériser et discriminer les différentes formes d’agriculture et notamment celles qui valorisent les processus écologiques et apportent des fonctions écosystémiques.
Le trophée de la catégorie « Outils et services » a été remis à Gaëtan TOUZY**, « Analyse génétique et écophysiologique de la tolérance à la sécheresse chez le blé tendre. Identification de régions chromosomiques en lien avec la réponse au stress thermique post-floraison ». Cette thèse analyse le facteur climatique qui sera sans doute le plus préjudiciable du blé tendre dans les années à venir, car intéressera de nombreuses régions et tous les types de sol, les températures élevées au cours du remplissage des grains. Parmi les résultats exploitables suite à des analyses génétiques, plusieurs QTL ont été identifiés.
Aurore BERAL* a reçu le « Coup de cœur du jury » pour « Déterminisme génétique et écophysiologique de la variabilité des tailles de grains de blé tendre » dont l’originalité est de travailler non pas sur les performances moyennes des peuplements mais sur leurs variabilités intra, comme facteurs possibles de stabilité aux stress abiotiques : c’est donc nouveau !
De nouvelles façons d’appréhender la recherche
Pour relever les défis agricoles (alimentation, climat, santé, environnement, énergie) il est plus que jamais nécessaire de trouver des combinaisons de solutions, par exemple autour de la génétique, l’agronomie, le biocontrôle, le numérique. « Face aux dérèglements climatiques, il n’y a pas un scénario probable, mais plusieurs » concluait Philippe Gate, directeur scientifique d’Arvalis, à l’issue de Phloème. « Il faut travailler d’avantage aux interfaces car nous travaillons encore trop en silos, alors que des verrous peuvent être levés, des solutions peuvent être identifiées en élargissant l’espace de nos investigations, avec des diagnostics croisés. » ajoute-t-il. On gagnera plus et plus vite « en couplant les disciplines, en élargissant les frontières, en favorisant la mixité des acteurs pour stimuler l’innovation grâce à plus de recherche collaborative y compris avec les agriculteurs ... On augmentera le potentiel d’innovations en mobilisant des fronts de science nouveaux, par exemple, s’agissant de la protection, les relations plantes micro-organismes, plantes-plantes, auxiliaires, plantes de service, robotique... Phloème sera toujours un des lieux qui stimulera le développement d’agricultures plurielles (car diversifiées compte tenu des contextes géographiques, pédoclimatiques, stratégiques des acteurs ...), multi-fonctionnelles (c’est-à-dire allant au-delà de l’acte de production), qui co-existent et s’épanouissent en valorisant les territoires, et démontrant que les solutions nouvelles proposées contribuent efficacement au développement durable. »
*Inrae
** RAGT2n, consortium Breedwheat