Marché des céréales
Hausse des cours du blé sur la scène internationale
Blé
Le marché physique reflète peu à peu la raréfaction des disponibilités chez les exportateurs et les prix progressent notamment au départ de la Russie et des Etats-Unis. L’Egypte a finalisé cette semaine un achat de 180 kt de blé Russe à 8$/t de plus que son précédent appel d’offres. Et les meilleures offres en provenance de Roumanie étaient à 6$ de plus.
Du côté des disponibilités, la récolte au Canada est ralentie par la pluie et même neige, elle peine à s’achever (réalisée à 58% contre 92% l’an dernier à la même date). Quant à l’Australie, le CIC a baissé la semaine dernière sa prévision de 1,4 Mt et prévoit une production à 19,1 Mt, mais les opérateurs du marché anticipent une baisse plus significative encore.
A l’inverse, les prix sont plutôt en baisse en Argentine. En effet, malgré des inquiétudes exprimées par les producteurs, les perspectives de production semblent bonnes. La bourse de Buenos Aires (BAGE - The Buenos Aires Grain Exchange) maintient ses prévisions de production à 19,7 Mt, ce qui ferait 1 Mt de plus que l’an passé. Ainsi, les prix pour la nouvelle récolte, à partir de décembre, avec les blés US SRW, sont les plus compétitifs.
Alors que le prix du blé russe se rapproche du prix européen, le prix du blé argentin, en Fob, s’établit à 20$ de moins que le blé français. Dans ces conditions, malgré les frais de transport, il pourrait bien prendre le relai du blé russe, et concurrencer les blés français, notamment sur l’Algérie et l’Afrique de l’ouest. De même, les blés allemands sont aujourd’hui concurrencés par les blés US HRW, notamment à destination de l’Arabie Saoudite.
L’Europe, pénalisée par une faible récolte toutes céréales, satisfait en premier lieu les besoins du marché communautaire comme en témoigne le recul de ses exportations. Selon les chiffres de la commission, les chargements au départ des ports européens s’établissent à seulement 3,9 Mt contre 5,8 l’an dernier et 7,1 Mt l’année précédente.
La sécheresse qui perdure dans une grande partie de l’Europe du nord-ouest devient préoccupante pour les semis des céréales d’hiver, ce qui n’est pas de nature à atténuer la tension sur les prix de la campagne en cours. Selon Cere’Obs, au 30 septembre, les semis de blé et d’orge étaient réalisés à 5% et 8% (contre 6% et 11% l’an dernier à la même date).
Orge
Cette semaine la Turquie et la Tunisie étaient aux achats. Les prix négociés militent pour des affaires réalisées au départ de la Mer Noire. Mais la Jordanie relance un appel d’offres et selon certaines rumeurs, l’Iran serait au marché pour 300 kt.
Les prix de l’orge en portuaire restent là aussi bien orientés.
Mais
Le cours du maïs se redresse sur le marché américain soutenu par une bonne demande internationale et des conditions de récoltes qui se dégradent légèrement. Les récoltes progressent également en Russie et en Ukraine, et malgré des échos mitigés sur les rendements, les prix restent stables et attractifs pour les utilisateurs européens.
Avec 835 kt de maïs déchargées dans les ports de l’UE ces deux dernières semaines, les importations en provenance des Pays-Tiers s’élèvent déjà à 3,9 Mt, soit 300 kt de plus que l’an dernier à la même date. Comme l’an dernier, les marchandises arrivent principalement en provenance du Brésil (1,4 Mt) et de l’Ukraine (1,3Mt), mais également du Canada (0,6 Mt).
La taille de la récolte européenne reste un sujet majeur d’interrogation, et peu d’opérateurs partagent l’optimisme du Conseil International des Céréales qui a relevé la semaine dernière ses prévisions pour l’UE à 63,1 Mt. Entre les arbitrages de surfaces et les baisses de rendement notamment, les acteurs du marché tablent plutôt sur des prévisions inférieures à 60 Mt.
En France, la récolte est bien avancée pour la saison. Dans la plupart des régions, les maïs sont à maturité mais le beau temps incite les agriculteurs à patienter et à laisser les grains sécher naturellement. Et avec des prairies qui ont souffert de la sécheresse (cf. note Agreste dans la rubrique Statistiques et référence) il est encore difficile de savoir les surfaces exactes qui seront récoltées en grain.