Marché des céréales
Forte hausse du blé à Chicago
Blé
Les conditions climatiques des cultures de blé d’hiver US continuent de dicter l’orientation du marché à Chicago. Il y a toujours peu de pluies annoncées aux Etats-Unis et notamment dans le Kansas où la sécheresse inquiète de plus en plus les producteurs. De nombreux dégâts sont enregistrés dans les grandes régions de production américaines. En effet, l’USDA s’est vu contraint d’abaisser une nouvelle fois le pourcentage des surfaces de blé dans un état « bon à excellent » à 12% dans le Kansas la semaine dernière contre 14 % le mois dernier, 31%
(-6% depuis le mois dernier contre 43% l'an passé) dans le Colorado, 4% dans le Texas (36% l'an dernier) ou encore 4% dans l'Oklahoma (43% l'an dernier). L’inquiétude s’accroît donc légitimement chez les opérateurs et les fonds sont activement aux achats, faisant monter les prix au plus haut depuis 7 mois. Le marché à terme européen suit doucement la cadence à la hausse des cours états-uniens. Les cours à Chicago progressent fortement apportant un soutien significatif à la céréale sur Euronext qui confirme quant à elle la cassure de la résistance des 167,25 €/t sur l’échéance Mai 2018, soit un gain de de 5,50 € en une semaine.
Ainsi, le blé outre-Atlantique sur le CBOT est venu casser la résistance des 5 $/boisseau. Dans ce contexte, les origines américaines perdent en compétitivité, comme en témoigne les faibles ventes exports de cette semaine. En Europe, le retard à l’export s’amplifie avec 14,5 Mt d’exportées pour un objectif total de 26 Mt. Autre élément haussier, le repli de l’euro qui favorise les exportations vers les pays tiers d’ici la fin de la campagne, quant aux exportations de blé tendre en UE, elles sont restées modestes la semaine dernière. Depuis le début de la campagne, le cumul s’affiche à 13,24 Mt contre 16,65 Mt, l’an dernier. La France continue cependant à présenter un bilan honorable grâce à des exportations durant cette période de 4,65 Mt, soit 1,6 Mt de plus que l’an dernier. La semaine dernière, les chargements ont été actifs dans les ports français avec, notamment plus de 130 000 t à Rouen, majoritairement à destination de l’Algérie, marché à défendre actuellement face au concurrent argentin.
Ce vent d’activité semble s’améliorer en ancienne comme en nouvelle récolte avec des producteurs de plus en plus nombreux
à la vente sur le marché. Face à cela, les primes sont retombées à 0 € contre + 2 la semaine dernière en Rendu Rouen. Ainsi, on observe une hausse de 3 € sur le marché physique, soit 159/160 Rendu Rouen.
Orge
L’orge fourragère continue de tirer son épingle du jeu en raison de stocks mondiaux toujours tendus. La prime reste soutenue sur le marché de l’orge fourragère en France. En effet cette dernière profite de la bonne activité portuaire au sein de l’Hexagone et s’affiche ainsi à Rouen à + 6 €/t au plus haut de la campagne. En nouvelle récolte, celle-ci s’améliore et pourrait continuer de se raffermir dans les prochaines semaines.
Maïs
Les chargements de maïs aux Etats-Unis ressortent au-dessus des attentes cette semaine. Il est aussi soutenu par la situation climatique en Amérique du Sud et les bonnes exportations US. Ainsi, la semaine passée 1,753 Mt de maïs ont été chargées dans les ports du pays contre des attentes comprises entre 800 000 et 1,1 Mt. En France, le maïs pourrait retrouver un peu d'élan à l'export avec un écart de prix par rapport aux origines d'importations devenu plus favorable. En effet, l’écart de prix entre le maïs FOB Bordeaux et le FOB Ukraine s’est fortement réduit pour désormais s’afficher proche des 7 $/t. Pour cause, les cours du maïs ukrainien se sont renforcés dans un contexte de demandes européenne et même chinoise soutenues. Aussi, l’offre française retrouve de la compétitivité sur la scène internationale, ce qui limite le potentiel de baisse des cours à moyen terme.