
Marché des céréales
De nouvelles taxes à l’exportation des céréales argentines
Blé
La grève dure depuis maintenant 15 jours, pénalisant les flux de marchandises. Les opérateurs font tout pour en limiter l’impact. Pour l’heure celui-ci semble contenu mais la prolongation de la grève après les fêtes de fin d’année, si c’est le cas, pourrait pénaliser plus massivement la logistique et les exécutions.
L’Argentine est au centre des débats cette semaine. Sans surprise, le nouveau gouvernement vient de relever les taxes à l’export, une mesure qualifiée d’urgente pour faire face à la grave situation des finances publiques du pays. En blé, les taxes passent de 6,7% à 12%. Il faudra voir comment cela se traduit au niveau des exportations du blé argentin sur les prochains mois. Même avec une production de blé prévue en baisse par rapport à l’an dernier, le ministère de l’agriculture argentin tablait, il y a quelques semaines, sur un solde exportable en hausse, à 12,5Mt contre 11,1Mt selon France Export Céréales. Le programme d’exportations sur la fin de l’année 2019 et le début de l’année 2020 s’annonçait important, et l’Argentine a vraisemblablement fait partie des origines retenues dans les derniers achats de l’Algérie.
Le marché du blé sur Euronext suit cette semaine la tendance du marché de Chicago, accueillant positivement les avancées dans les négociations entre la Chine et les Etats-Unis. Le cours du blé rendu Rouen atteint un plus haut depuis le mois d’avril 2019.
Les conditions climatiques continuent d’apporter leur lot d’inquiétudes. Selon la Commission européenne, les céréales dans l’Est de l’Europe sont dans une situation délicate, les températures plus douces qu’habituellement ont retardé la tolérance au gel des cultures, qui pourraient devenir vulnérables en cas de gel. Pour l’heure, les prévisions pour les prochains jours s’annoncent clémentes. Vers l’Ouest de l’Europe, si les pluies ont impacté les semis en France (4,7 kha, -4,8% par rapport à 2019 et -5,6% par rapport à la moyenne quinquennale selon Agreste la semaine dernière), cela a été aussi le cas en Allemagne. Selon le service Statistique de ce pays, on s’orienterait vers une baisse des surfaces de – 7,1 % par rapport à l’an passé.
Maïs
Le maïs français à l’exportation reste parmi un des plus cher d’Europe, et peu d’exportations se font depuis plusieurs semaines. Depuis le mois de juillet, 49,8kt ont été exportées vers les pays tiers contre 64,4kt l’an dernier sur la même période. Ce sont les maïs ukrainiens qui demeurent les plus compétitifs et ces derniers entrent massivement en Europe. Au 15 décembre, les importations de maïs dans l’UE sont jugées à 9,671 Mt, en hausse de +4% par rapport à l’an dernier. Les maïs ukrainiens représentent 41,3% des origines importées, juste dernière le Brésil (48,1%).
Stratégie Grains a revu à la hausse la prévision d’importations dans l’Union européenne à 18,8Mt (17,5Mt estimées le mois dernier). Cela concerne surtout l’Espagne, qui réalise actuellement 42% des importations européennes, principalement pour des origines ukrainiennes, mais aussi les Pays-Bas. Avec des utilisations intérieures en hausse, le maïs ayant gagné en compétitivité dans les rations animales, le stock final en fin de campagne évolue peu. Il reste bien deçà des stocks de la campagne 2018/19 (7,2Mt).
Orges
Les exportations d’orge françaises vers les pays tiers ont nettement ralenti ces dernières semaines. Contrairement au blé, le cours en rendu portuaire se maintient cette semaine. Néanmoins, les ventes ont été très dynamiques sur les mois précédents et le volume exporté atteint à fin octobre 1,583 Mt selon les chiffres des Douanes. La Chine puis l’Arabie Saoudite demeurent les principales destinations. Au niveau européen, au 15 décembre, 3,7Mt d’orges ont été exportées vers les pays tiers, 50% de plus que l’an dernier à la même date.