Marché des céréales
le bilan français du blé tendre s’allège
Maïs
Dans son rapport de vendredi dernier, l’USDA a revu à la baisse le rendement en maïs, mais sans toucher aux surfaces. La production et les stocks américains sont donc projetés en recul. Comme pour le soja, la récolte de maïs américaine accuse un retard, elle est complétée à 66% contre 85% l’an dernier à la même date.
Les regards sont désormais tournés vers l’Amérique du Sud, en pleine période de semis où le manque de pluies, notamment en Argentine se fait sentir.
En France, les précipitations continuent de ralentir les chantiers de récolte. Au 11 novembre, 85% des surfaces de maïs ont été récoltées contre 79% la semaine dernière. Elle était quasiment terminée l’an dernier à la même date. Concernant le bilan, FranceAgrImer a revu à la baisse les prévisions d’exportations vers l’Union européenne (-100kt), ce qui alourdit d’autant le stock de report prévisionnel. Agreste prévoit une production légèrement supérieure au mois dernier, à 12,8Mt (maïs grain et semences) en raison d’une prévision de rendement un peu supérieure. Ces chiffres peuvent encore être amené à évoluer le mois prochain. A suivre.
Sur le marché, le maïs français est plus cher que le blé, ce qui limite fortement les incorporations dans les formules d’alimentation animale. Au regard de l’ensemble des céréales entrant dans les rations animales, FranceAgriMer estime en baisse l’utilisation de ces dernières au profit des tourteaux.
De son côté, StratégieGrains, dans son rapport publié hier, ne présente que peu de changement dans la production européenne de maïs (63,5Mt contre 63,6Mt le mois dernier). Par contre l’analyste revoit à la hausse les importations européennes (17,5Mt contre 16,8Mt le mois dernier) en provenance des pays tiers, la Bulgarie et la Roumanie ayant déjà maximisé leurs exportations vers les pays de l’Union en raison de leur attractivité. Cependant, les importations européennes demeurent très en deçà du chiffre de l’an passé (25Mt en 2018/19).
Blé dur
Le bilan de marché du blé dur français est tendu pour cette campagne 2019/20. Malgré de bons rendements, la baisse des surfaces entraîne une baisse de la production par rapport à l’an passé (1 548kt contre 1 795kt l’an en 2018). Ce mois-ci France AgriMer a revu à la hausse les exportations de grains ver l’Union européenne, ce qui réduit le stock de fin de campagne prévisionnel à 86kt, un chiffre proche de celui de la campagne 2014/15. Au Canada, on s’attend à une mauvaise récolte tant en qualité qu’en quantité. Entre une consommation mondiale en hausse et une production en baisse, le bilan mondial se tend et le cours du blé dur s’envole. L’évolution de la récolte canadienne sera à suivre de près, les éléments définitifs sur la qualité du blé dur canadien sont attendus pour le 21 novembre, et ceux sur les quantités récoltées le 6 décembre.
Blé tendre
La bonne dynamique à l’exportation des blés français ces dernières semaines ont incité France AgrIMer a revoir à la hausse sa prévision de ventes vers les pays tiers, à 12Mt contre 11,7Mt. La France a déjà réalisé plusieurs ventes vers l’Egypte (cf. Actualités agricoles de la semaine dernière) et les opérateurs s’attendent à des exportations conséquentes vers la Chine. Pour l’heure, selon les éléments dont disposent certains analystes, la Chine serait la 2ème destination après l’Algérie. Sur les mois de septembre et d’octobre, les statistiques des Douanes font état de 117,2kt chargées.
Ce mercredi, l’Egypte était de nouveau aux achats pour des livraisons début janvier. Ce dernier a acheté 120kt de blé ukrainien et 345kt de blé russe. La France était présente avec deux offres, mais le coût du fret n’a pas permis d’être suffisamment compétitif face aux offres des pays de la mer Noire.
Concernant la production française, Agreste a revu à la baisse la prévision de production française, à 39,4Mt contre 39,7Mt estimé le mois dernier (baisse des surfaces et du rendement). La collecte est donc revue également à la baisse, malgré des chiffres de collecte publiés par France AgriMer sur le mois de septembre et d’octobre en nette hausse par rapport à l’an dernier (+21,6% en septembre et +39,3% en août). Depuis le début de la campagne la collecte française est en hausse de +10%. Au final, entre révision de la collecte en baisse et des exportations en hausse, le stock de report pour le bilan du blé s’allège de près de 400kt, à 2 538kt désormais.