Marché des céréales
14,4 Mt de blé collectées en juillet
Blé
Les chiffres de la collecte 2019 publiés par France AgriMer cette semaine indiquent que 14,4 millions de tonnes de blé ont été collectées sur le mois de juillet. Tenant compte d’une production française à 38,2 millions de tonnes (chiffre Agreste du mois d’août), le pourcentage de la production française collectée en juillet s’affiche donc à 37,7% de la production, en nette baisse par rapport à la campagne 2018/19 (41,8%). Sachant que certains acteurs du marché jugent la prévision d’Agreste encore sous-estimée (Stratégie Grains l’estime à 39,8 Mt dans son rapport du 15 août), la part de la production collectée en juillet pourrait être encore plus basse.
La collecte française a donc du retard pour ce début de campagne (cf. graph). Cependant, les stocks en dépôt pour le mois de juillet sont en hausse (+18% à 7,4 Mt). Les chiffres du mois d’août permettront d’apprécier plus précisément la dynamique de collecte de cette campagne. Ces données de la collecte et des stocks en dépôt seront à suivre en ce début de campagne. Après la satisfaction d’une belle moisson, la baisse des prix observée ces dernières semaines souffle un vent de déception et génère un attentisme du côté des producteurs.
Pourtant, la demande des principaux clients européens devrait être plus soutenue en blé tendre sur cette campagne. Avec des prix orientés à la baisse (-2€ cette semaine en rendu portuaires sur les échéances octobre/novembre), le blé français devient compétitif et devrait être favorisé dans les rations animales des fabricants d’aliments européens, au détriment du maïs. Dans son rapport d’août 2019, Stratégie Grains a revu à la hausse de + 1Mt l’incorporation de blé dans les rations animales européennes. France Export Céréales estime les importations de blé par la Belgique et les Pays bas légèrement supérieure à l’an dernier. De même, en Espagne, la production est très décevante (4,6 Mt contre 6,6Mt en 2018/19 selon Stratégie Grains), ce qui entraînerait une demande plus importante. Compte tenu du disponible exportable dont devrait disposer la France, cette dernière a une carte à jouer dans ses échanges avec les pays voisins.
Au final, France Export Céréales table sur un volume exporté vers les pays de l’Union européenne à 8,5 millions de tonnes (7,5 millions de tonnes en 2018/19 selon le dernier bilan de France AgriMer). Vers les pays tiers, Stratégie Grains prévoit une campagne d’exportation dynamique, à la fois pour la France (11 Mt contre 9,6Mt en 2018/19) et pour l’ensemble des pays de l’Union (24,8Mt contre 21,1 Mt en 2018/19). Les blés européens ont gagné en compétitivité par rapport aux origines concurrentes, notamment de la mer Noire.
Pour l’heure, les exportations européennes de blé tendre vers les pays tiers sur les mois de juillet et août sont en hausse de +20% (3 663 kt) par rapport à la campagne 2018/19. C’est le blé roumain qui est en tête des exportations européennes (38% des exportations soit 1,4 Mt selon la Commission européenne). La France est en seconde position, avec 711 kt exportées. L’Arabie Saoudite est en tête des destinations (14% des exportations, soit 507 921 kt, en hausse de +17% par rapport à l’an dernier à la même date), suivi de l’Algérie (451 kt).
Pour autant, la prudence reste de mise. L’Arabie Saoudite a surpris les opérateurs de marché sur le mois d’août. L’évolution de la tolérance de grains punaisés de 0 à 0,5 % dans son cahier des charges pour l’importation de blé a ouvert la porte aux origines mer Noire. Sur la campagne précédente, l’Allemagne et les pays baltes représentaient 65% des importations de l’Arabie Saoudite selon France Export céréales, alors que l’Ukraine et la Russie n’étaient pas présentes. Pour l’heure, les blés européens sont compétitifs, mais la concurrence s’annonce tendue. L’Arabie Saoudite était aux achats cette semaine pour 595 000 t, le résultat de l’appel d’offres permettra de voir si les origines de la mer Noire y ont été retenues.
Maïs
Sur le marché du maïs, l’activité est très réduite. Du côté des fabricants d’aliments, compte tenu de la compétitivité du blé, ces derniers vont préférentiellement utiliser plus de blé dans les rations, et donc moins de maïs.
Le maïs français est trop cher face aux autres origines notamment l’Ukraine. Au niveau européen, les maïs d’importation entrent massivement sur le continent. Sur les mois de juillet et d’août, 3,6 Mt de maïs ont été importés, soit une hausse de +74% par rapport à la même période de l’an passé, venant principalement du Brésil et de l’Ukraine. Ce sont déjà 1,7 Mt de maïs brésilien qui sont entrés sur le sol européen contre 266 kt l’an dernier à la même date.
Sur la scène internationale, le maïs brésilien s’exporte massivement, avec un record notamment de 7,65Mt le mois dernier (2 Mt l’an dernier à la même date). Dans son dernier rapport, le CIC a revu à la hausse la prévision d’exportation de maïs brésilien de +1,2Mt à 36,7 Mt (27,8 Mt en 2018/19 et 31,2 Mt en 2017/18).