Marché des céréales
la pluie, la pluie, la pluie
Blé
L’Algérie était aux achats cette semaine, pour 500kt de blé pour des chargements sur janvier/février. Une part conséquente d’origine argentine aurait été acheté. Il semblerait d’ailleurs que la Chine ait raflé la 1ère place dans les destinations du blé français selon les estimations de certains analystes, l’Algérie serait désormais la seconde destination.
Même avec une production de blé prévue en baisse par rapport à l’an dernier, le ministère de l’agriculture argentin table sur un solde exportable en hausse, à 12,5Mt contre 11,1Mt selon France Export Céréales. Et le programme d’exportations sur la fin de l’année 2019 et le début de l’année 2020 s’annonce important. L’Argentine devrait continuer à être présente sur la scène internationale.
L’Egypte a également acheté ce mardi 3 décembre près de 300kt de blé d’origine russe, à des prix entre 235$ et 236$ C&F, pour des chargements fin janvier. Les deux propositions françaises étaient aux mêmes niveaux de prix que les offres russes en Fob, mais avec un coût de fret de près de 5$ plus cher.
Entre des origines mer Noire compétitive et l’arrivée des origines argentines, le marché du blé est plutôt orienté à la baisse cette semaine.
La collecte française de blé est dynamique, les chiffres de FranceAgriMer montrent au 1er novembre, une collecte de blé en hausse de +12% par rapport à l’an dernier à la même date, soit 22, 482 Mt collectées au 1er novembre. La quantité collectée sur le mois d’octobre est en hausse de +47,3% par rapport au mois d’octobre 2019. Au regard de l’estimation de FranceAgrimer sur le prévisionnel collecté à fin juin 2020 (35,9Mt), un peu plus de 60% a déjà été collecté, un chiffre proche de l’an passé (cf. graph).
Avec un mois d’octobre et de novembre très pluvieux, les semis avancent doucement. Au 2 décembre, 83% des surfaces de blé étaient semées, contre 80% la semaine précédente et la quasi-totalité l’an dernier (99%) selon Céré’Obs. Pour l’heure, en Russie, les conditions de culture sont favorables aux céréales d’hiver. Le potentiel de production russe est jugé élevé pour le moment, mais si tôt dans la campagne, rien n’est encore joué.
Maïs
Compte tenu de la petite récolte de maïs français attendue cette année, peu d’opérateurs pensaient que la récolte durerait jusqu’à Noël, mais on s’en approche désormais. Au 2 décembre, 94% des maïs étaient collectés, seulement 2 points de plus que la semaine précédente. La date médiane de récolte est en retard de 20 jours par rapport à l’an dernier selon Céré’Obs. Aux Etats-Unis également, la fin de la récolte s’étire dans certaines parties du Midwest, en raison de la neige et les prévisions météorologiques risque de voir perdurer les difficultés de récolte. A la fin de la semaine dernière, la récolte était complétée à 89%. Il se pourrait bien que des parcelles ne soient récoltées qu’au printemps prochain.
Dans l’hémisphère sud, les conditions climatiques sont assez contrastées, en particulier en Amérique du Sud. Alors que celles-ci sont tout à fait correctes au Brésil laissant envisager une future récolte de nouveau abondante, l’Argentine fait face à une sécheresse importante.
Le marché à terme du maïs à Chicago est orienté à la baisse dans un contexte de bonnes perspectives brésiliennes, et sans élément nouveau dans le marché. Le marché à terme du maïs sur Euronext suit cette tendance, aidé par la bonne récolte de maïs ukrainienne. Ce dernier entre massivement en Europe, c’est la 2ème origine de maïs importé sur le continent après le Brésil, avec 3,2Mt importées au 1er décembre selon la Commission européenne, en hausse de +5,2% par rapport à l’an dernier.
L’USDA publiera ce mardi son rapport mensuel sur l’offre et la demande, ce qui semble un non-événement en ce qui concerne le maïs, les opérateurs ne s’attendant pas à des changements dans les prévisions.